Le volume des échanges entre ces pays dans le cadre de cet accord, paraphé en 2004 à Rabat, n’a pas dépassé les 4,4 milliards de dirhams (440 millions de dollars) en 2013 sur un potentiel de 234 milliards de dollars, soit environ 2% du commerce global de chacun des pays membres.
L’accord de libre-échange entre le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie, bat de l’aile. Le volume des échanges entre ces pays dans le cadre de cet accord dit d’Agadir, paraphé en 2004 à Rabat, reste en deçà des espérances, selon des experts. Il n’a pas dépassé les 4,4 milliards de dirhams (440 millions de dollars) en 2013 sur un potentiel de 234 milliards de dollars, soit environ 2% du commerce global de chacun des pays membres.
Ce bilan est plutôt décevant, selon les membres de l’Agadir Technical Unit (ATU), une structure créée pour gérer l’accord et dont le siège a été fixé à Amman. »Les premières années de mise en œuvre ont connu de bonnes performances. Mais à un moment donné, à partir de 2011, il s’est opéré un fléchissement significatif. Nous ne pouvons pas dire que les résultats sont bons » », estime El Aïd Mahsoussi, président exécutif de l’ATU, cité par le journal marocain L’Economiste.
Le passage de la bourrasque du Printemps arabe, marqué par le départ sous la pression populaire des président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et égyptien Hosni Moubarak, ainsi que les bouleversements politiques dans les pays arabes, ont fatalement impacté les changes commerciaux entre les pays membres de l’accord d’Agadir, selon des experts.
La Tunisie semble remonter progressivement la pente, avec l’élection du président Caïd Essebsi, alors que le Maroc et l’Egypte font figure de bons élèves. L’Egypte compte à elle seule 67% des volumes échangés au sein de l’Accord, tandis que le Maroc a enregistré une hausse de ses exportations à 6% par an entre 2012 et 2013, soit une moyenne de 20% sur cette période, selon l’ATU, qui indique que les exportations des trois autres membres de l’accord sont pratiquement dans le rouge.
Avec l’Europe – puisque cet accord de libre-échange doit, dans une seconde phase, se tourner vers les pays méditerranéens – les chiffres sont encore plus moroses. En 2013, les quatre pays membres n’ont exporté vers l’Europe que 34 milliards de dollars, selon le président exécutif de l’ATU. Leurs exportations réunies vers ce continent se sont établies à 45%, alors que les importations européennes auprès de ces pays n’ont compté que pour 0,57% du total des importations de l’Europe.
Face à cette situation, l’Unité technique de l’accord d’Agadir compte lancer cette année les négociations pour la seconde grande phase : la libéralisation dans le secteur des services. Cité par L’Economiste, El Aïd Mahsoussi, président exécutif de l’ATU, annonce que »les experts se sont déjà mis d’accord sur un accord cadre qui est déjà paraphé. Nous attendons la réunion ministérielle pour l’adopter ».