Un programme d’urgence de 2,5 milliards dinars, délimitations de 30.000 lots de terrain pour l’habitat individuel dans 13 communes, des travaux de réhabilitation des édifices et structures endommagés, des aides de 200 millions de dinars aux commerçants et 20 millions de dinars aux familles endeuillées.
A Ghardaïa, les autorités tentent de reprendre la main pour rétablir une concorde troublée depuis des mois, en organisant le dialogue entre les acteurs sociaux et en l’accompagnant de mesures économiques fortes.
Ces mesures ont été résumées aujourd’hui par le secrétaire général du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Ahmed Adli, en mission sur place, depuis une semaine, avec une équipe intersectorielle.
Le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaiz a évoqué, dimanche, le travail de cette équipe supervisée par Ahmed Adli qui, a-t-il dit, « assure un travail quotidien » pour acheminer la wilaya de Ghardaïa graduellement vers « la sécurité et la stabilité ».
Le ministre de l’Intérieur a d’ailleurs saisi l’occasion pour demander aux journalistes qui couvrent les évènements de Ghardaïa à faire preuve de « sagesse » en relevant qu’il suffisait d’un « seul terme mal utilisé » pour « compliquer les choses ».
Pour le ministre, la situation est d’autant plus « sensible et complexe » qu’il s’agit d’un « conflit entre frères » qui sont les plus difficiles à résoudre en général.
Constamment entravés par le renouvellement des incidents, les efforts des autorités de renouer les liens entre les acteurs locaux s’accompagnent désormais d’un programme économique et social d’envergure.
Vers le règlement du problème de la rareté du foncier
La décision de délimiter 30.000 lots de terrain pour l’habitat individuel dans 13 communes semble aller dans le sens de ceux qui lient à cette poussée d’affrontement intercommunautaires à un problème foncier.
Les autorités veulent s’assurer de l’implication des acteurs locaux qui ont été débordés au cours des derniers mois par la « rue ».
« Le développement socio-économique de la région de Ghardaïa visant à améliorer le cadre de vie du citoyen et à assurer la croissance de la wilaya, ne peut se concevoir sans la participation de tous les citoyens dans un climat de concertation, de cohésion sociale, de quiétude et de sérénité » a déclaré Ahmed Adli à l’APS.
Selon lui, les mesures prises pour « effacer définitivement les stigmates des événements qu’a connus Ghardaïa depuis plus de huit mois » ont été décidée en concertation avec les acteurs locaux.
La wilaya de Ghardaïa est troublée depuis des mois par des affrontements inter-communautaires (Mozabites contre non mozabites) qui ont fait, selon les bilans publiés dans la presse, 11 morts. Les retours au calme sont régulièrement troublés par des incidents qui entretiennent un climat de tension. Les forces de sécurité mobilisées sont parfois dépassées. Les autorités comptent mettre en place un système de télésurveillance sur les trois grandes villes de la wilaya.