20eme acte de la révolution populaire : les interpellations continuent - Maghreb Emergent

20eme acte de la révolution populaire : les interpellations continuent

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Le pacifisme, le civisme et le patriotisme des milliers des manifestants aujourd’hui à Alger et dans la plupart des wilayas du pays n’ont pas empêché les forces de l’ordre de faire dans la provocation. Des intimidations et des arrestations ont eu lieu à Alger ce vendredi 5 juillet 2019.

Onze jeunes hommes du quartier de Ain Benian (ouest d’Alger) ont été interpellés vers 11h du matin au square Port Saïd et ont été transférés au commissariat de Bab El Oued (5e). La police leur a reproché de porter des tee-shirts avec deux photos de deux jeunes manifestants emprisonnés le  21 juin passé dans l’affaire du drapeau amazigh. Il s’agit de Ali Ider et de Mohand Boudjmil, tous les deux arrêtés vendredi 18 et mis sous mandat de dépôt avec d’autres manifestants et manifestantes. Les 11 jeunes ont été libérés en fin de journée. La police leur a établi des P.V

Mohamed Tadjadit, un jeune homme dans la vingtaine, qui habite la Casbah, a été arrêté lui aussi pas loin de la grande poste vers 8h30 du matin. « Je me dirigeais vers une cafétéria pour prendre mon petit déjeuner avant d’entamer la marche, lorsqu’un policier qui m’avait déjà interpellé dimanche passé lors du rassemblement de soutien aux détenus d’opinion m’a vu et m’a embarqué une nouvelle fois », nous a raconté Mohamed. « On m’a conduit au commissariat de Bab Ezzouar et on m’a relâché dans la soirée », a ajouté le manifestant.

Dans la journée, deux militants du Front des forces socialistes (FFS), ont été interpellés aussi. Le secrétaire à la documentation, Kousseila Iddir qui portait une pancarte du moudjahid emprisonné Lakhdar Bouregaa, et le secrétaire à la communication, Nabil Ait Ahmed qui filmait une arrestation d’un manifestant.  Les deux militants du FFS ont été relâchés en fin de journée.  D’autres manifestants ont été embarqués sans qu’on ait des informations de leur libération ou pas, à l’instar d’un citoyen de la wilaya Tiaret qui portait une pancarte « DAWLA MADANIA MACHI ASKARIA ».

Nous avons aussi constaté plusieurs intimidations par rapport aux drapeaux, y compris en ce qui concerne l’emblème national. Une dame a été obligée de ranger son drapeau algérien dans le sac au niveau de la place Audin vers 16h30. Un autre jeune a failli se faire arrêter au boulevard Amirouche car il portait un drapeau de l’équipe du Mouloudia d’Alger (MCA) . Quant à la chasse aux drapeaux amazighs, rien n’a changé depuis les deux dernières semaines.

En plus de ces intimidations, un dispositif sécuritaire impressionnant a été mis en place sur les principaux boulevards et rues d’Alger-centre. 

Les camions de la police étaient renforcés par des cordons et barrages de policiers, chose qui n’a pas laissé beaucoup d’espace aux manifestants qui n’ont pas baissé les bras malgré la provocation et la chaleur de ce 5 juillet.

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