« 30 % du portefeuille du foncier public est non exploité », a indiqué le ministre de l’industrie, Ferhat Aït Ali Braham, lors de sa visite à Béjaïa, attribuant cette carence essentiellement à l’absence de critères d’estimation des projets, qui le plus souvent, de surcroît, varient en fonction des régions. L’accès au foncier, qui, a-t-il souligné, n’a pas profité aux vrais investisseurs.
Intervenant devant un parterre d’industriels et promoteurs économiques, réunis expressément au siège de la wilaya, il a tenu à rassurer tout un chacun sur la volonté politique des pouvoirs publics « résolus à mettre de l’ordre dans le domaine et combattre toutes les dérives qui, d’une façon ou d’une autre, ont concouru principalement à favoriser le foisonnement de projets fictifs, voire parasitaires », a-t-il dit.
Pour en arrêter les effets néfastes, le ministre a tenu à rasséréner ses auditeurs en dévoilant la vision de son département qui entend en (l’investissement) revoir « autant son organisation que son socle juridique ».
Il a énoncé sa vision des choses pour promouvoir l’investissement productif et porteur, au détriment de l’investissement fictif, qui, croit-il, « n’assure ni son rôle économique, ni celui social ».
De son point de vue, l’amendement du code de l’investissement qui sera présenté en Conseil des ministres, va porter sur un pack de trois actions essentielles dont la déclinaison touchera à la fois le foncier, la fiscalité et l’accès au crédit.
Cette approche globale est ainsi entrevue afin d’opérer la sélection entre bons et mauvais projets, mais aussi assurer de façon viable « la pérennisation de l’investissement ».
A l’évidence, pour le ministre, il est impératif dans ce contexte, d’améliorer la législation s’y rapportant et de clarifier rigoureusement les critères devant présider à leurs (projets) acceptation.
Le ministre a, dans ce sillage, fait cas d’un nouveau départ en la matière mais pas seulement.
Car, selon son propos, il s’agit de mettre sur des nouvelles rails le pays qui s’apprête à se donner une Loi suprême et dont la teneur, dira-t-il, permet tous les espoirs.
« C’est un nouveau projet qui autorise un saut qualitatif, a-t-il ajouté, égrenant quelques-unes de ses dispositions, et évoquant notamment celles inhérentes aux libertés, à la séparation des pouvoirs, à l’alternance au pouvoir et aux équilibres entre société et Etat, qu’elle offre.
Profitant de la tenue de cette rencontre, le ministre a, par ailleurs, passé en revue une foule d’unités publiques et privées, qui, prises séparément, représente, chacune à elle seule, un exemple de « success story ».
Parmi elles, figure l’entreprise « Simafe », spécialisée dans le matériel frigorifique et les équipements de cuisines, qui a entamé, ce mercredi, ses premiers lots d’exportation vers la France, Général emballage, leader national du carton ondulé, la laiterie Soummam, le complexe Costume « Alcost », entre autres.
« Il y a un potentiel formidable à Béjaïa », s’est réjoui le ministre, ne désespérant pas de la voir devenir « une wilaya pilote en termes d’investissements industriels ».