Que vont faire les Algériens devant l’overdose Bouteflika ? Les options sont ouvertes. Aucune ne paraît en mesure de changer le cours de l’histoire de très court terme.
Le café presse politique de Radio M prêche, à quelques voix discordantes près, depuis le début de 2018 que le 5e mandat est le plan A à la succession de Abdelaziz Bouteflika. Nous y sommes. Une seule parade possible ; l’humour. Le directeur d’El Manchar le jeune Nazim Baya a apporté un air de fraicheur avec Lynda Abbou pour parler par la dérision ou par la déclamation, des aspirations des jeunes qui n’ont connu que Bouteflika comme président dans leur pays. Il reste les autres.
L’humiliation et la colère qui se sont diffusées sur les réseaux sociaux depuis l’annonce du 5e mandat peuvent-elles devenir un mouvement de protestations dans les rues d’Algérie ? Il y en a, aux CPP, qui considèrent que c’est déjà une bataille perdue et qu’il faut préparer l’avenir autrement. Point de divergence, l’avenir se prépare aussi et beaucoup avant le 18 avril. La preuve ? Une partie des opposants au 5e mandat de Bouteflika, pensent – à tort ou à raison – qu’il est encore possible de lui faire barrage par les urnes. Et soutiennent Ali Ghediri pour cela, qui semble supplanter Ali Benflis dans son rôle de recours de barrage.
L’offre présidentielle d’organiser une conférence nationale inclusive a également été appréciée contradictoirement par les membres du CPP, six autour – plutôt en face – de Daikha Dridi la présentatrice en verve du talk politique le plus suivi de la place. Entre dépit par la harga, indifférence par l’usure et volonté de résister pour sa dignité, le pays est déjà éclaté alors que montent lentement, ici et là dans le pays, les premières clameurs de quelque chose qui tord le cou au renoncement. Quelque chose de jeune et de frais. Comme ce que ce numéro du CPP a suggéré en dépit de sa dépression latente pour cause de lucidité hypertrophié. Bonne écoute et bon visionnage.