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6 mois de prison ferme requis contre Hamadache pour l’appel au meurtre de Kamel Daoud

Par Maghreb Émergent
mars 1, 2016
6 mois de prison ferme requis contre Hamadache pour l’appel au meurtre de Kamel Daoud

Le procureur de la république auprès la Cour d’Oran a requis 6 mois de prison ferme et une amende de 50.000 Da contre Abdelfatah Hamadache, chef du parti non agrée du Front de la Sahwa islamique salafiste libre, pour avoir appelé au meurtre de l’écrivain Kamel Daoud en décembre 2014.

Le verdict sera prononcé le 8 mars prochain, a-t-on appris auprès Me Abderrezak Fodil, avocat du plaignant, qui ne s’est pas présenté au procès.
De son côté, M. Hamadache s’est présenté seul, sans défense. Selon la même source, l’accusé a affirmé ne pas avoir regretté ses propos, campant sur ses positions initiales. Me. Abderrezak Fodil a rajouté que Abdelfatah Hamadache a même appelé une nouvelle fois les autorités algériennes à pratiquer « al houdoud ».
« Nous demandons le dinar symbolique pour que Kamel Daoud soit rétabli dans ses droits », a ensuite conclu la même source.
L’affaire, pour rappel, remonte à décembre 2014 lorsque le salafiste Abdelfatah Hamadache a publié, sur Facebook, un appel à appliquer les « houdoud » contre Kamel Daoud qu’il qualifie « d’apostat » et de « sionisé » qui insulte « Allah » et le « Coran » et « combat l’islam ».
Dans un post, qui a été supprimé par la suite, Abdelfatah Hamadache écrit que du point de vue du Front de la Sahwa Islamique « si la charia islamique était appliquée en Algérie, la sanction serait la mort pour apostasie et hérésie » contre Kamel Daoud.
Hamadache qui multipliait les prises de positions controversées, avait appelé, dans le même texte, le « régime algérien à condamner Daoud à « à être exécuté publiquement » pour sa « guerre » contre l’Islam.
La dernière chronique publiée le jour d’émission de la fameuse « fatwa » était intitulée  » 50 nuances de haine » dans laquelle il s’en prend aux différents fanatismes dont celui des islamistes. « Il y a des cheikhs et des fatwas pour chaque femme en jupe, mais pas un seul pour nourrir la faim en Somalie. L’abbé Pierre n’est pas un emploi de musulman ? « 
L’appel au meurtre de Daoud avait suscité, alors, une réaction rapide avec le lancement d’une pétition appelant le ministère de la justice à poursuivre Hamadache pour appel au meurtre. La pétition condamne avec « force les appels au meurtre public de Abdelfetah Hamadache, autoproclamé chef salafiste algérien, contre l’auteur et journaliste Kamel Daoud ».
« Au regard de la démission de l’Etat algérien face aux aventuriers pseudo-religieux qui distillent la haine comme cela s’est passé à Ghardaïa et ailleurs, cette dérive n’est pas surprenante. Pire, elle était prévisible et en appellera d’autres dans un climat d’intolérance » indique le texte qui demandait aux ministres de la Justice et de l’Intérieur d’enclencher  » des poursuites contre ces appels aux meurtres qui nous rappellent les pires moments de l’Algérie face au GIA ».
L’écrivain et chroniqueur avait alors porté plainte contre son assaillant. Le communiqué des Editions Barzakh, qui édite Kamel Daoud en Algérie, avait annoncé ce recours à la justice en soulignant l’auteur était « victime d’un appel au meurtre lancé par un salafiste, un de ces sinistres charlatans qui sévissent en toute impunité sur la toile, à la télévision et dans les mosquées ».
Barzakh avait également qualifié l’appel au meurtre lancé contre Daoud de fait « d’une gravité sans nom. Nous sommes totalement solidaire avec lui » indique Barzakh qui précise que pour l’heure  » Kamel Daoud a besoin de soutien moral et d’assistance juridique ».
Au-delà de l’affaire qui oppose l’écrivain Kamel Daoud au salafiste Abdelfetah Hamadache, la justice algérienne est appelé aujourd’hui à rassurer les citoyens quand à sa capacité à les protéger de toutes les dérives.

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