Alger est vide en cette matinée de 8 mars, comme un vendredi normal, il fait gris, le fond de l’air est frais, sa surface est quant-à elle brûlante. Les badauds pressent le pas mais prennent leur temps lorsqu’ils sont en magasin.
Tout le monde ou presque promet de sortir à 14 heures mais personne n’ose évoquer le plus important, l’avenir.
La police est partout sur les hauteurs d’Alger. Les véhicules anti-émeutes sont stationné en file indienne sur tout le pourtour d’El Mouradia. Des renforts arrivent à Ben Aknoun près du siège du Conseil Constitutionnel. Au Centre-ville, le dispositif est allégé, les policiers sont dans leurs véhicules et se font particulièrement discrets.
Pas d’hélicoptère dans le ciel gris, pas de sirènes d’alarmes. Les trains de banlieue sont à l’arrêt, ceux des grandes lignes aussi. Le tramway et le métro sont suspendus, nous disent les employés et pourtant le syndicat des travailleurs du gestionnaire du réseau avait annoncé son soutien aux marches. Alger se prépare à un grand jour.
Les vendeurs à la sauvette ont passé la semaine à vendre des écharpes vert-blanc rouge et le drapeau algérien est un véritable best-seller dans les librairies et chez les habituels vendeurs de kits de supporters de foot.