A Alger, la répression transforme le rassemblement contre le gaz de schiste en marche - Maghreb Emergent

A Alger, la répression transforme le rassemblement contre le gaz de schiste en marche

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Les manifestants ayant répondu à l’appel de l’opposition pour manifester à Alger contre le gaz de schiste ont marché face un dispositif policier des plus impressionnants, déployé afin de les empêcher à se rassembler. Ils ont parcouru la rue Didouche Mourad et scandé des slogans hostiles à l’exploitation de cette ressource mais, surtout au gouvernement.

 

Pari réussi pour l’opposition syndiquée sous les sigles CLTD et ISCO. Ce qui devait être un rassemblement contre le gaz de schiste à Alger s’est vite mué en une marche. A cause justement du dispositif policier déployé pour l’empêcher. Et également des courses à vélos et à pieds organisées respectivement par l’APC d’Alger-Centre et l’UGTA qui ont bien occupé l’espace où devait se tenir le rassemblement en y parquant des troupes de musiques populaires. Soit, pour accompagner les coureurs et animer les activités programmées à l’occasion de ce double anniversaire. Le 24 février étant l’anniversaire de création de la centrale syndicale et la nationalisation des hydrocarbures.

Les manifestants ayant répondu à l’appel de l’opposition ont en effet été accueillis sous un air de « zorna » qui a bien chauffé les tenues bleues nombreuses, dépêchées pour les réprimer. Les leaders du mouvement n’ont pu se regrouper en un même endroit. La police qui bloquait les accès des places Maurice Audin et celle de la Grande poste où devait se tenir le rassemblement pour les besoins des festivals de l’UGTA et de l’APC d’Alger-Centre, a commencé par empêcher les leaders du mouvement de se rassembler. Avant de passer à la matraque des groupes qui se sont constitués ici et là autour des chefs de partis, tout au long de la rue Didouche Mourad. Cette répression a provoqué une pagaille sur cette artère commerçante qui grouillait de monde. Manifestants, journalistes, badauds et policiers se sont mêlés à une bousculade où se mélange cris des manifestants et sirènes des véhicules de la police et aussi des automobilistes bloqués dans la circulation durant la manifestation qui a duré près d’une heure, de midi à 13h.

Des arrestations et des blessés
Parmi les leader du mouvement,  il y avait Mohcine Belabbas du RCD, Abderazak Makri du MSP, Mohamed Douibi d’Ennahdha, Saad Abdallah Djaballah du FJD, l’ancien chef du gouvernement Ali Benflis, Djahid Younsi d’El Islah, l’ancien ministre d’État Bouguerra Soltani, Sofiane Djilali de Jil Jadid, pour ne citer que ceux-là. Sofiane Djilali a rappelé l’objet de la manifestation : « Le but était de se solidariser avec les habitants d’In Salah qui refuse l’exploitation du gaz de schiste ». Les manifestants ont scandé des « ya la el ar, ya la el ar, baou sahra be dollar (La honte ! La honte ! Le gouvernement a cédé le Sahara pour quelques dollars, Ndlr) », « djazair horra democratia (vivre l’Algérie libre et démocratique, Ndlr) ». De même qu’ils ont brandi des pancartes portant des « Non à l’exploitation du gaz de schiste ! ». La répression a néanmoins fait changer le discours qui passe du gaz de schiste à la dénonciation de l’attitude policière. « En réprimant ce rassemblement pacifique aujourd’hui, le régime nous rappelle qu’il ne s’accommode pas avec les libertés politiques », a martelé Makri. Des arrestations musclées ont été enregistrées dans les rangs  des manifestants qui ont pu compter aussi de nombreux blessés.   

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