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A Istanbul, les «Beznassas» maghrébins préfèrent les grossistes de la ville à ses musées

Par Maghreb Émergent
juin 27, 2014
A Istanbul, les «Beznassas» maghrébins préfèrent les grossistes de la ville à ses musées

 

Istanbul. L’ancienne Byzance est toujours cette ville prospère, à cheval entre l’Orient et ses caprices politiques actuels, ses djihadistes, et un occident qu’elle veut intégrer, une sorte de ‘’remake’’ du cheval de Troie, pour devenir membre de l’UE. Mais, pour les ‘’Beznassas’’ maghrébins, ‘’Stamboul’’ est le paradis des affaires.

 

Abdelkader, natif de Ain Defla, connaît bien la ville et ses grossistes ; les endroits où on peut faire de bonnes affaires. Sa spécialité ? L’habillement pour hommes. Chichement installé dans un hôtel de Beyazit, tout près de la mosquée Sultan Ahmet (mosquée Bleue), il fait prospérer ses affaires depuis le Grand bazar. ‘’La Turquie est devenue pour nous un terrain d’affaires. Tellement important qu’aujourd’hui, il y a des transitaires qui se chargent de nos expéditions, et nous évitent les désagréments à l’arrivée à l’aéroport d’Alger’’. ‘’Nous, nous n’avons pas le temps de visiter la ville, ni d’aller voir un match du Galatasaray, ou voir la Citerne Basilique avec sa fameuse ‘’Médusa’’. Pas le temps, mon frère, les affaires d’abord’’.

Pourtant, à moins de 200 mètres du quartier de Beyazit, avec ses quelque 150 hôtels toutes catégories confondues, ses magasins d’habillements, ses centres commerciaux et, surtout le grand Bazar où l’on peut acheter toutes sortes de bijoux avec les plus belles pierres, il y a Hagia Sophia (Sainte Sophie), la mosquée bleue, la Basilica Cistern, et, un peu plus bas, le palais Topkapi. Autant de monuments historiques fabuleux, puissants symboles de l’empire Ottoman des temps glorieux de Soliman le magnifique ou ‘’Souleimane el Kanouni’’, de son fils Sélim II, ou le sultan Ahmet.

 Sardiniers du Bosphore

 ‘’Non je ne rate rien, mon frère. Les monuments et la bonne bouffe, c’est pour les touristes, pas pour nous. Pas le temps de visiter’’, rétorque de son côté Omar, un des nombreux algériens installés dans les hôtels de Beyazit. Ils ne sont pas les seuls, puisque leurs ‘’confrères’’ marocains, installés également dans le même quartier et un peu plus bas à Aksaray, dans la commune éponyme, sont tout aussi affairés à acheter vêtements d’enfants de femmes et des breloques en argent pour une saison particulière : le mois de Ramadhan. Explications : «c’est le moment pour préparer les achats du mois de Ramadhan et les vêtements qui seront vendus durant cette période pour l’Aïd el Fitr ».

Sortis de Beyazit par le tramway, la ville s’offre toute entière au visiteur qui fait son premier voyage initiatique. Du haut de la colline du palais Topkapi, le Bosphore s’offre, majestueux, aux caméras, avec ses méandres à travers les deux parties (européennes) de la ville de plus de 16 millions d’habitants, et l’autre côté d’Istanbul, à Üskudar, la partie asiatique où réside la classe moyenne. Et, au loin, dans la mer de Marmara, ces îles aux Princes avec leurs fabuleuses villas, les pieds dans l’eau. Magique ! Tout autant que ces pécheurs à la ligne qui ramènent du haut du pont d’Eminonü un poisson particulier du Bosphore : la sardine.

 Taksim, entre policiers et manifestants

Et puis il y a, à côté des musées connus de la ville, celui de Besiktas où un hommage est réservé aux Frères Barberousse. L’avenue qui y mène dans ce quartier longeant le Bosphore, qui possède l’un des trois grands clubs de football du pays, s’appelle ‘’Algeria Avenue’’. Dans l’autre rive européenne, celle des quartiers huppés et des grands centres commerciaux avec leurs franchises de prêt à porter de luxe, la placeTaksim, le parc Gezi. Ici, la police est omniprésente. Des rondes y sont organisées, en Austin Cooper, en Mercedes, ou en scooter, avec le sigle bien froid de ‘’Polis’’. Au parc Gezi tout proche, l’ombre des victimes des manifestations du printemps 2013, est encore là.

Même si l’ambiance paraît insouciante avec ces touristes, qui dégustent volontiers un ‘’chay’’ (thé) à une lire turque le gobelet, des policiers anti-émeutes, casques et maques à gaz accrochés à la ceinture, passent près de nous. Au loin, dans l’avenue Istiqlal, avec ses magasins de luxe, ses cafés et ses restaurants, des manifestants sont encerclés par des policiers anti émeutes, armés. On ne peut s’approcher, on voit seulement des drapeaux rouges et jaunes flotter.

 Métro sous le Bosphore

On rebrousse chemin, et on préfère prendre le large, revenir vers des contrées plus calmes par le métro, une des grandes fierté des turcs, qui ont réussi en peu de temps (2000-2013) à moderniser les moyens de transports de la mythique Istanbul, qui dispose également d’un métro qui relie la rive asiatique à celle européenne, sous le Bosphore, le Marmarail. Et, en quittant cette ville qui a inspiré tant d’artistes et de musiciens, fait la prospérité des ‘’beznassas’’ maghrébins, ruiné tant de rêves, il y a également cette jeunesse turque qui vit à l’européenne. Comme pour faire un ‘’pied de nez’’ à Bruxelles, qui refuse toujours d’intégrer la Turquie et son dynamisme économique, quant elle a accepté de recevoir des pays est-européens pour mieux isoler Moscou.

 

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