Le général à la retraite Ali Ghediri, emprisonné depuis 16 mois, a mis en garde contre ce qu’il a appelé «les survivants de l’ancien régime», considérant que «le chemin de la lutte est long».
« La lutte démocratique est de nature difficile et longue. Nous devons nous y engager et la gagner « , a déclaré Ali Ghediri dans un message adressé aux Algériens et diffusé à la presse aujourd’hui, samedi 3 octobre, en marge de l’annonce de la naissance de son comité de soutien à Alger.
Pour Ghediri, « le système résistera. Il fera tout pour entraver la démocratisation et le développement du pays parce qu’il répugne à la transparence et à l’effort ». En ajoutant ; « Ne laissons pas les nostalgique de l’ancien système et les opportunistes de tout bord prendre la place de ceux qui ont à cœur de voir l’Algérie fonctionner autrement ».
« Ils sont nombreux, ils sont parmi nous. Ce sont eux qui sont à l’origine de mon confinement politique depuis 16 ans. Ce sont eux qui manœuvrent dans l’ombre pour que j’y reste », dira le général à la retraite aux Algériens, avant d’ajouter : « … Quoi qu’ils fassent ils ne me feront pas fléchir. Ils ne nous feront pas baisser les bras ».
Ghdiri finie sa lettre en disant ; « L’histoire retiendra que le peuple algérien a entamé un autre projet pour l’avenir, l’Algérie vaincra ».
Au sujet du référendum sur la Constitution
Ali Ghdiri à évoqué dans son message le référendum sur la constitution prévu le 1er novembre prochain. A ce sujet, le général dira que « comme toute constitution elle ne saurait être parfaite, néanmoins nous espérons qu’elle sera porteuse des principes de novembre et des aspirations de la révolution citoyenne, le Hirak.
Il ajoute que « cet espoir et ces promesses ne peuvent se concrétiser qu’avec l’émergence d’un renouveau démocratique, d’une réflexion, d’une concertation qui seraient fidèles aux aspirations portées par la révolution du 22 février 2019 ».
Ne laissons pas les nostalgiques de l’ancien système et les opportunistes de tous bords prendre la place de ceux qui ont à cœur de voir l’Algérie fonctionner autrement », ajoute-t-il.
Le général emprisonné est également revenu dans sa lettre sur les marches populaires qu’a connues l’Algérie. A ce propos il dira que « la révolution citoyenne du 22 février 2019 est le ressac de ce que les 6 immortels avaient enclenché ce fameux novembre 54. Ils ont libéré le pays ».
Et d’ajouter : « il fallait toute une révolution, et elle a eu lieu en ce mémorable 22 février 2019. Il est vrai que notre peuple ne saurait en aucune manière abdiquer. Son histoire le prouve. Un peuple de Hirak est un peuple de tempête, il a toujours bouleversé l’ordre établi. »
Ghediri dira aussi ; « nos grands –parents ont combattu le colonialisme et ont brisé leurs chaines un certain 1e novembre 1954. A son tour, la génération post indépendance a ébranlé le système un certain 22 février 2019. Ce système qui a pervertie nos valeurs nationales et s’est accaparé de notre histoire mais aussi de notre identité, de nos richesses de notre religion et de notre voix. Il avait fait de la fraude électorale un sacerdoce. Ce système politique qui a mis notre pays à genoux est bel et bien mort ». Il ajoute ; « nos jeunes et moins jeunes le peuple entier lui a donné l’estocade alors qu’il était déjà moribond… ».
En juin dernier, le général à la retraite, Ali Ghediri, qui est en détention provisoire, a appelé le président Abdelmajid Tebboune, à assurer « un procès équitable qui dissipe les griefs et lui rend justice ».
Rappelons qu’Ali Ghediri avait annoncé sa candidature aux élections présidentielles annulées le 18 avril 2019, en tant que concurrent de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, avant d’être emprisonné à la mi-juin 2019 pour « atteinte au moral des troupes », à la suite de déclaration politique dans laquelle il a critiqué la feuille de route de l’institution militaire.
Et l’ancien candidat à la présidentielle a estimé que sa décision d’incarcérer est « politique par excellence et ne se rapporte pas à une décision judiciaire qui n’a pas été prise sur la base de faits et d’indications institutionnelles ».
Le nom de Ghediri est apparu depuis 2016 à travers une série d’articles qu’il a publiés dans la presse, où il abordait la nécessité de rompre avec le système politique, de instituer un nouveau système issue d’un projet communautaire ».
Ali Ghediri, 65 ans, est un général qui a pris sa retraite en 2015. Il a occupé le poste de directeur des ressources humaines au ministère de la Défense pendant 15 ans.
Imane Aouimeur