Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est prêté au jeu des questions réponses avec des représentants de médias locaux, dans le cadre de ses rencontres périodiques avec la presse nationale. Abordant certaines questions économiques, les réponses du chef de l’Etat ont pour le moins manqué de précision.
D’emblée, place aux sujets qui fâchent, avec comme fil conducteur, le phénomène des pénuries de certains produits alimentaires, à l’image de l’huile de table. Le président estime qu’il s’agit davantage d’une énième tentative de déstabilisation du pays qu’un réel problème de production économique, à travers l’orchestration et l’instrumentalisation politique de « faux problèmes » à des fins de propagande.
Interrogé au sujet du changement de la monnaie par le remplacement des billets de banque, Tebboune oppose une nouvelle fois son « veto » en arguant qu’il ne s’agit pas de la solution idoine pour bancariser et résorber la masse monétaire qui échappe au fisc et au circuit financier. Par ailleurs, Le président estime que le montant de l’argent qui circule dans l’informel est estimé autour de 10 000 milliards de dinars.
S’exprimant sur le sempiternel dossier de l’automobile qui est une nouvelle en fois en suspens, le chef de l’Etat a fait dans la langue de bois, en reprenant des éléments de langage et des réponses laconiques, notamment sur le volet de l’importation qui tarde à se concrétiser. « Nous allons vers une réelle industrie du montage automobile. l’ancienne politique a été un échec total ». Point de détails sur les délais d’entrée en vigueur du cahier charges sur l’importation ou sur le devenir des agréments provisoires délivrés aux candidats à l’activité de concessionnaire, délivrés par le ministère de l’Industrie.
D’autre part, Abdelmadjid Tebboune s’est une nouvelle fois attardé sur les secteurs qu’ils jugent « satisfaisants » et « productifs », à l’image de l’agriculture et de l’industrie pharmaceutique, qu’il compte en faire la locomotive des exportations algériennes. Ces « succès stories » économiques dont le président a fait l’éloge, s’articulent, selon lui, sur un chiffre qui traduit la dynamique positive qui accompagne l’économie nationale : 10 milliards de dollars de baisse des importations. « En 2021, l’Algérie atteindra l’équilibre en matière de balance des paiements en commerce extérieur, tel que je l’avais promis », a-t-il entonné.
Défendant son bilan économique, Tebboune a choisi de revenir sur la création des nouvelles wilayas, illustrer « la bonne marche des projets qu’il a entamés ». Une démarche qu’il qualifie de « réel levier de développement territorial », notamment dans les régions du sud, à travers la réorganisation des collectivités locales et de l’administration sur les bases de la décentralisation.
A ce titre, le président a annoncé la création d’une zone franche pour optimiser l’exportation de produits algériens vers les pays de la région.