Activité Datacenter : les opérateurs confrontés à la "bureaucratie" et au "deux poids, deux mesures" - Maghreb Emergent

Activité Datacenter : les opérateurs confrontés à la “bureaucratie” et au “deux poids, deux mesures”

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Le développement technologique et la transformation digitale en Algérie ne peuvent s’accomplir sans l’amélioration des capacités de stockage des données. Une activité considérée comme le maillon faible de l’écosystème technologique du pays.

Les opérateurs technologiques et spécialistes dans le stockage et l’hébergement des données ne manquent pas de le faire savoir. Lors du forum Rakmana, organisé ce mardi 20 décembre, par le Groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN), ils ont relevé les différents obstacles qu’ils rencontrent pour développer les activités et les ont exposé au ministre de la poste et des télécommunications, Karim Bibi Triki.

“La réglementation actuelle est inadaptée”, “des obstacles administratifs répétitifs”, des “il y a des retards de délivrance des autorisations”, “blocages des équipements importés” et “le deux poids, deux mesures appliqué par l’administration entre les entreprises privées et publiques”. Ce sont autant de problématiques évoquées et des questions soulevées par les entrepreneurs devant le ministre, qui, à son tour, a tenté de les rassurer en évoquant les chantiers que mène son département pour adapter la réglementation de cette activité au développement technologique.

Parmi ces chantiers: le déploiement d’une infrastructure adaptée au payement et au commerce électroniques, la signature et certification électroniques et, enfin, la dotation du secteur d’un arsenal juridique et réglementaire cohérent, c’est-à-dire en finir avec la question des textes d’application de la loi 04/18 qui les attend depuis 2018. Il s’agit aussi de doter le pays d’un réseau de transport international de données.

Le ministre a assuré que le cahier des charges, adopté en octobre dernier, ouvre “les portes aux investissements”. D’ailleurs, il a souligné que les délais de réponses aux demandes d’autorisation de l’autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE) est d’un mois, alors qu’il était de 3 mois”, mais aussi que la validité de ces autorisations, qui était de trois ans, a été rallongée jusqu’à sept ans renouvelables”.

En marge du forum, des opérateurs ont évoqué les retards causés par la procédure sécuritaire au niveau des services électroniques et télécommunications du Ministère de la Défense nationale, où une autorisation préalable est nécessaire pour l’activité du Cloud et Datacenter.

Blocages et “deux poids, deux mesures”

Intervenant lors du forum Rakmana, le directeur stratégie et business développement de AYRAD, Djalal Bouabdellah, a fait état du “blocage de certains équipements (switchers, routeurs …) importés au niveau de l’Algex”. Il s’étonne, d’ailleurs, que certains matériaux, qui s’importaient facilement auparavant, soient considérés aujourd’hui comme “équipement sensible”.

Dans le même sillage, Djalal Bouabdellah a fustigé “le deux poids deux mesures appliquées par l’administration publique pour libérer les équipements et les licences importés”. Il a précisé, dans ce cadre, que les opérateurs publics obtiennent tout ce qu’ils veulent rapidement, tandis que les entreprises privées attendent jusqu’à 180 jours et parfois jusqu’à une année”.

L’autre contrainte relevée: les tarifs exorbitants appliqués par l’opérateur public Algérie Télécom dans les lignes à fibre optique dédiées. À titre d’exemple, un forfait de 10 mégaoctets en fibre optique dédiée est facturé à 100 000 DA par mois, alors qu’un branchement spécial pour une entreprise est facturé à 1 millions de DA.

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