Chani Medjoub, accusé principal dans l’affaire de l’autoroute est-ouest a fait capoter le procès, ouvert mercredi dernier et reporté à une session ultérieure, en tenant à la présence de l’avocat William Bourdon qui n’a pas pu entrer sur le territoire algérien, faute de visa. La présence de ce ténor du barreau de Paris qui a pu casser le jugement de Chani dans l’affaire d’Algérie Télécom devant la Cour suprême en août dernier présage-t-elle d’une défense agressive à même de revoir l’instruction ? Chani qui s’est fait défendre par deux avocats algériens tout au long de l’instruction, devant la chambre d’accusation ainsi que la Cour suprême a-t-il changé de stratégie de défense ? L’appel fait à Me Bourdon signifie-t-il que Chani veut rompre un quelconque compromis pour balancer des choses que l’instruction n’a pas révélées sur l’éventuelle implication de personnes au sommet de l’État ou sur d’éventuels parrains qui auraient facilité son action de lobbyiste ? Le report de ce procès à cause d’un visa qui n’a pas été délivré à temps a ouvert la porte à toutes les spéculations. Des spéculations qu’alimentent surtout les profils de l’accusé et de son avocat français qui est aussi l’avocat de Transparency International et président de l’association Sherpa créée en France pour défendre et protéger les populations victimes de crimes économiques à travers le monde.
« Chani Connection »
De nombreux « amis »
Chani a aussi fait la connaissance de l’ancien ministre des Finances Abdelatif Benachenhou en 2003, et a eu à discuter avec lui de la création d’une école de banques en Algérie ainsi que le futur projet de l’autoroute Est-ouest, le manque de filiales de banques étrangères d’investissement en Algérie et même de la création d’un fonds pour «soutenir la politique du président et de son programme». Lorsque éclate le scandale du fonds algéro-koweïtien (FAKI), d’autres «amis» bien placés donneront un coup de pouce à Chani, été mis en cause dans cette affaire : Nacer Mehal, alors directeur général de l’APS (Algérie Presse Service), avant de devenir brièvement ministre de la Communication, et Chami Mohamed, directeur général de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI). Tous deux ont sollicité le colonel Khaled, Mohamed Ouezzane de son vrai nom, pour qu’il intervienne en faveur de Chani. Le colonel Khaled qui était en poste au ministère de la Justice et qui se trouve actuellement sous contrôle judiciaire dans l’affaire de l’autoroute Est-ouest, s’est avéré par la suite un parent éloigné de Chani.