Le verdict du jeune poète et activiste du Hirak, Mohamed Tadjadit sera prononcé le 12 mars 2020, son procès a eu lieu aujourd’hui et le procureur de la République a requis 18 mois de prison ferme contre le jeune homme.
Mohamed Tadjadite a été libéré le 02 janvier dernier alors qu’il été condamné à 18 mois de prison ferme. Lors du procès cet après-midi, les avocats ont plaidé et insisté sur le vice de forme qui a permis à Tadjadit de quitter la prison d’El Harrach malgré sa condamnation.
Il est poursuivi pour « atteinte à l’intérêt national » à travers ses publications sur son compte Facebook.
« Le jeune Tadjadit revient de très loin, c’est quelqu’un qui a déjà mis sa vie en danger en traversant la mer dans une barque. Aujourd’hui, ce jeune parle de nationalisme, d’indépendance de justice et d’État de droit. Comment peut-il être un danger pour l’unité nationale ? », s’est interogé Me Abdelhafid Tamert lors de sa plaidoirie.
Me Kaci Meriem commence sa plaidoirie avec un poème de Mohamed Tadjadit et affirme à la juge que « seuls les dictatures primitives condamnent les poètes populaires pour leurs opinions ».
L’avocate Nabilla Smaïl quant à elle a insisté sur le fait que les publications de Tadjadit visaient des personnes et non des institutions de l’État y compris Gaid Salah qui avait la casquette de vice-ministre et que la loi n’interdit pas la critique des personnalités publiques.
« Lorsqu’un jeune issu d’un quartier populaire comme la Casbah à Alger milite pour un État de droit et une justice indépendante et de surcroît poète, l’Algérie et vous madame la juge devraient être fiers de l’avoir comme compatriote », avait souligné Me Aouicha Bekhti de son côté. Enfin, le collectif d’avocats a demandé la relaxe pour Mohamed Tadjadit.