Des annonceurs dénoncent le « favoritisme » du nouveau cahier des charges qui privilégie, selon eux, les entreprises exerçant dans le cadre de l’emploi des jeunes (ANSEJ) au détriment des professionnels du domaine.
Des annonceurs d’Oran et d’Alger ont dénoncé le nouveau cahier des charges fixant les droits et les obligations liés à la mise en adjudication des sites destinés à l’affichage publicitaire dans la ville d’Oran, rapporte le Quotidien d’Oran dans sa livraison de ce mercredi. Les annonceures dénoncent « la manière avec laquelle l’APC d’Oran gère ce dossier », et pointent l' »incompétence » et le « manque de coordination entre les différents services de la commune » et la « bureaucratie ». Des annonceurs qui ont requis l’anonymat dénoncent le « favoritisme » du nouveau cahier des charges qui privilégie, selon eux, les entreprises exerçant dans le cadre de l’emploi des jeunes (ANSEJ) au détriment des professionnels du domaine.
Un gérant d’une agence publicitaire trouve ainsi « pas logique » de donner la priorité « à ces jeunes et léser en même temps des entreprises qui ont plusieurs années d’expérience dans ce domaine ». C’est ce qu’on peut lire dans l’article 3 relatif à l’éligibilité des soumissionnaires : «Sont admis à participer à la présente mise en adjudication, les opérateurs économiques, les entreprises et les agences de droit algérien agissant dans le domaine de la publicité (…) L’obligation de justifier de cinq années au moins en qualité d’opérateurs économique dans le domaine de la publicité à l’exception des postulants dans le cadre de l’emploi des jeunes».
Les recours ne sont pas acceptés
Des annonceurs dénoncent aussi que le droit de recours après délibération des commissions ne soit pas permis aux adjudicataires. «Bien que le code des marchés publics reconnaisse ce droit, le nouveau cahier des charges stipule clairement que les recours ne sont pas acceptés», a expliqué un gérant toujours sous couvert de l’anonymat. L’article 30, relatif aux conditions d’ouverture des plis et d’évaluation des offres, stipule que « la décision des commissions communales d’adjudication et la commission ad-hoc de wilaya sont sans appel ». Dans l’article 5, relatif à la consistance de la contrepartie, il est cité que «le soumissionnaire doit présenter la totalité des lots du mobilier urbain et non un seul à l’exception des nouveaux afficheurs exerçant dans le cadre de l’emploi des jeunes».
Un autre gérant d’entreprise de communication activant à Oran a dénoncé « l’esprit du monopole » que tend à prendre ce créneau (l’affichage publicitaire) dans la ville d’Oran. Il estime que les conditions d’attribution de ce marché « découragent la majorité et ouvre la porte du monopole ». En plus des « incohérences » relevées dans le nouveau cahier des charges, les annonceurs mettent en avant le manque à gagner pour l’APC d’Oran.
Le trésorier de la commune d’Oran a expliqué au journal qu’aucune agence de publicité n’est recensée par l’APC et l’argent de cette opération ne rentre pas à la caisse de la municipalité. Selon ce responsable, les recettes de l’affichage public, je ne les ai jamais reçues. « Je suis chargé du recouvrement, je reçois les recettes des locaux, des marchés, des abattoirs et d’autres biens de la commune, mais celles de l’affichage public, je ne les ai jamais reçues. L’APC ne travaille avec aucune agence de publicité », a-t-il expliqué. Chose que les annonceurs refusent de porter la responsabilité.