Le bureau de l’Afrique du Nord de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a consacré une session spéciale sur le thème : « Economie verte, une voie pour l’accélération industrielle de l’Afrique du Nord », à l’occasion de sa 31e réunion du CIE.
Le Comité intergouvernemental des experts (CIE) du bureau de l’Afrique du Nord de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) s’est penché ce mardi à Rabat les perspectives d’expérimentation de la piste de l’économie verte pour accélérer l’industrialisation de l’Afrique du Nord.
Selon Nassim Oulmane, Directeur intérimaire du bureau de la Commission économique (CEA) pour l’Afrique du Nord, la croissance moyenne est restée bloquée aux alentours de 2.5% entre 2011 et 2014 en Afrique du Nord, la croissance hors Libye a atteint 3.9% en 2015, atteignant son niveau d’avant 2011 (3.9% en 2010).
Il a relevé, à l’occasion de l’ouverture de la 31e réunion du comité intergouvernemental d’experts de l’Afrique du Nord que les économies à forte industries extractives ont fortement subi l’impact de la baisse des matières premières (Mauritanie et Algérie), tandis que d’autres souffrent du contexte sécuritaire défavorable, qui a touché les secteurs touristiques à l’instar de la Tunisie ou de l’Egypte.
D’où la nécessité, selon lui, d’aller expérimenter de nouvelles pistes pour sortir la région de ce marasme. Notamment celle de l’industrialisation par l’économie verte surtout que les effets des changements climatiques s’accélèrent et que les pays de la région se sont engagés dans l’accord de Paris sur le climat, qui devrait être signé le 22 avril prochain, à s’orienter vers des économies à faible émission en carbone.
Quid du financement ?
Les experts internationaux intervenant sur ce sujet ont examiné dans quelle mesure l’économie verte peut contribuer à accélérer la transformation structurelle de l’économie de la région avec comme finalité l’intégration du tissu économique local dans les chaînes de valeur mondiales.
Même s’ils s’accordent sur le fait que la voie de l’économie verte va indéniablement générer des emplois et améliorer les conditions de vie des populations, la question lancinante du financement a été largement débattue.
Il en ressort que les pouvoirs publics doivent impulser la dynamique de l’économie verte « en montrant » la voie au secteur privé, composé essentiellement de PME, incapable de s’engager « tant qu’il n’y a pas de signaux sur le développement de ce marché au niveau local d’abord », estime Mme Merien Bekaye, experte au sein de CEA, soulignant que le dialogue entre les pouvoirs publics et le secteur privé est impératif avant la mise en marche du processus.