Contrairement aux précédents vendredis, la matinée de ce 3 mai a vu une foule moins nombreuse sur la place d’Alger. Il fallait attendre quasiment 15 h pour voir arriver la marrée humaine.
Déjà dès les premières heures de la matinée, le dispositif sécuritaire était bien présent sur les routes et grandes voies menant de la périphérie vers la centre de la capitale. Les conducteurs étaient toutefois surpris par une circulation plutôt fluide contrairement aux « épisodes antérieurs ». Ce n’était cependant pas le cas sur les axes routiers reliant Alger à d’autres wilayas où les barrages étaient assez nombreux.
Aussi, tout aussi bien les hommes en uniformes que les citoyens affichaient une mine détendue, alors que la météo clémente augurait déjà d’une journée baignée de fraîcheur. En fait, ce onzième vendredi consécutif de marche, révèle que la cité a intégré dans son fonctionnement global l’élément du Hirak.
A titre illustratif, séminaires et autres congrès organisés par les blouses blanches ont eu lieu tôt dans la matinée et étaient systématiquement clos vers midi tapantes. Ce fut le cas par exemple pour un congrès organisé à l’hôtel Aurassi et dont les animateurs ont plié immédiatement bagages après la fin des travaux en fin de matinée. Le décor était sinon conforme au schéma habituel, n’étaient quelques éléments nouveaux comme la fermeture du tunnel des facultés aux marcheurs.
L’agencement du maillage policier était, par ailleurs, sensiblement amélioré et les rues d’Alger n’invitaient pas à user de la voiture. Les places de stationnement étaient rares à trouver. Pour pouvoir parquer son véhicule, il fallait parcourir plusieurs kilomètres à la ronde loin du centre-ville. Voire user de stratagème pour accéder «incognito » à quelques lieux sûrs comme les parkings d’hôtels et autres résidences pour y laisser sa voiture le temps d’un bain de foule consacré à la « cause ».