Cette somme, a promis le ministre de l’Industrie, financera la modernisation de l’outil de production, le lancement de nouveaux projets et la mise à niveau des ressources humaines des entreprises. Selon lui, le groupe Cevital, qui se plaint de ce que l’Etat ne l’aide pas assez, joue à la victime. S’il est aujourd’hui particulièrement performant, a-t-il assuré, c’est parce qu’il ‘‘a eu toutes les aides’‘ des pouvoirs publics.
Le ministre de l’Industrie et des mines, Abdesselam Bouchouareb a affirmé, lundi à Alger, que l’Algérie s’est engagée dans un ‘‘ambitieux’‘ programme de reconstruction de sa base industrielle, mobilisant près de 8 milliards d’euros pour les entreprises du secteur public après des années de désinvestissement.
‘‘Près de 8 milliards d’euros sont ainsi mobilisés pour la modernisation de l’outil de production des entreprises, le lancement de nouveaux projets et la mise à niveau des ressources humaines des entreprises’‘, a-t-il déclaré à l’ouverture d’une rencontre regroupant les entreprises algériennes et françaises, organisée à l’occasion de la visite en Algérie du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Selon le ministre, les entreprises publiques sont, aujourd’hui, totalement assainies et leurs programmes d’investissement sont élaborés.
M. Bouchouareb a confirmé, à ce titre, la disponibilité de son secteur à organiser des actions de communication autour de ces projets en vue de les diffuser auprès de la communauté des opérateurs français. Reconnaissant l’existence de faiblesses dans l’édifice réglementaire régissant l’investissement en Algérie, il a néanmoins affirmé que le gouvernement essaye d’apporter les réponses qui sont au plus près des attentes des investisseurs.
Issad Rebrab accusé de ‘‘victimisation‘‘
Interrogé sur un prétendu blocage des projets d’investissement du groupe Cevital en Algérie, le ministre a exprimé son ras-le-bol de ‘‘ce procédé de victimisation’‘, affirmant que si ce groupe est, aujourd’hui, particulièrement performant, c’est par ce qu’il ‘‘a eu toutes les aides’‘ de l’Etat.
Dans cet ordre d’idées, il a également indiqué que dans l’attente de la refonte totale du code des investissements, des mesures seront prises visant l’amélioration du climat des affaires et la simplification de l’acte de création d’entreprise.
Abordant la question de la mise en œuvre de la règle dite des 51/49%, le ministre a précisé que ‘‘cette mesure transitoire prise dans un contexte de fragilité face à une crise mondiale aigue visait plus à protéger nos ressources financières qu’à assurer un contrôle sur les sociétés créées en partenariat’‘.
Le ministre de l’Industrie a ajouté, à ce titre, que le gouvernement ‘‘continue à encourager la création de sociétés communes sur le principe d’octroi du management au partenaire étranger’‘.
M. Bouchouareb a indiqué que ‘‘l’avenir appartient aux entreprises qui auront franchi le pas durant la présente période’‘ car, a-t-il dit, ‘‘elles auront plusieurs longueurs d’avance sur les nouveaux arrivants’‘.
Laurent Fabius veut un ‘‘partenariat d’exception‘‘
De son côté, M. Fabius a souligné la volonté de son pays d’intensifier le dialogue politique et économique avec l’Algérie et de promouvoir la coopération économique en explorant de nouvelles potentialités.
Le Chef de la diplomatie française a plaidé pour ‘‘un partenariat d’exception’‘ entre les deux pays, mettant l’accent sur la volonté de la France d’élargir la coopération économique à de nouveaux domaines, notamment celui de l’industrie pharmaceutique, le bâtiment, le tourisme et l’agro-alimentaire.
Selon M. Fabius, la France considère l’Algérie ‘‘un partenaire d’égal à égal’‘, appelant les opérateurs économiques des deux pays à aller ensemble vers des marchés tiers.