Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) a revendiqué, jeudi 1er mai, l’attaque terroriste qui a coûté la vie à onze soldats algériens le 19 avril, rapporte l’AFP, citant un communiqué publié jeudi sur des forums djihadistes. Aqmi reconnaît un mort dans ses rangs, Abou Anas, originaire, selon le texte, de la région de Mostaganem.
L’attentat terroriste, qui s’est soldée par 11 morts et des blessés dans les rangs de l’armée, est intervenu au lendemain de l’élection présidentielle. L’attaque a surtout suscité choc et indignation au sein de l’opinion, qui s’est interrogée sur la facilité avec laquelle les terroristes ont pu commettre leur forfait et les graves défaillances qui ont coûté la vie à des soldats algériens.
En effet, dans une déclaration à notre confrère El Watan, l’ancien chef d’état-major de la 1re Région militaire, le général Abderrazak Maïza, a estimé qu’il y avait eu « un excès de confiance et une grave erreur d’appréciation » de la part du commandement militaire local. « Il n’est pas du tout normal qu’un dispositif militaire soit levé ou déplacé de nuit, à bord de camions, dans une région comme Iboudrarène où l’activité terroriste est récurrente. Il y a eu une erreur d’appréciation, une confiance extraordinaire et un manque de vigilance », a-t-il déclaré.
Selon lui, dans ce genre de relief accidenté, lorsqu’il y a vraiment nécessité ou urgence, les soldats se déplacent à pied. « Le convoi est composé généralement de deux à trois camions, transportant chacun jusqu’à 15 militaires.
Déficit de confiance
Invité de la Web Radio « Radio M » de Maghreb Emergent, l’ancien officier du DRS (Département du renseignement et de la sécurité), Mohamed Chafik Mesbah, a mis en évidence le déficit de confiance qui existe entre la population et les pouvoirs publics dans cette région. Il a ajouté que le rapport de forces a basculé entre groupes terroristes et forces de l’ordre lorsque les citoyens, toutes catégories confondues, se sont démarqués pour appuyer le rétablissement de la sécurité. Cela pour l’aspect politique. Sur le plan technique, il a souligné que toutes les attaques terroristes réussies contre les cantonnements militaires ou troupes en déplacement ont été facilitées par un « esprit de routine et la nonchalance ». D’après Chafik Mesbah, le commandement militaire aurait dû informer, laconiquement au besoin, l’opinion publique des décisions disciplinaires engagées « plutôt que de se livrer a un plaidoyer pro domo ».