Algérie-Bac bis: recherche sur Google désactivée et réseaux sociaux inaccessibles pour éviter des irrégularités - Maghreb Emergent

Algérie-Bac bis: recherche sur Google désactivée et réseaux sociaux inaccessibles pour éviter des irrégularités

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La recherche sur Google est désactivée alors que les réseaux sociaux, notamment Facebook, Twitter et YouTube sont inaccessibles depuis samedi 20H00, à la veille des épreuves partielles du baccalauréat, pour éviter une réédition du scandale des fuites massives de sujets qui ont entaché la première session de cet examen qui s’est déroulée du 29 mai au 2 juin.

 

La solution consistant à couper l’Internet, proposée fin mai dernier ayant échoué, le gouvernement qui cherche le bon arbitrage pour éliminer le risque de fraude sans provoquer de nuisances au pays, comme l’avait signalé Maghreb Emergent, semble avoir trouvé la «bonne formule» en limitant la recherche sur Google et en rendant les réseaux sociaux Facebook et Twitter inaccessibles pendant la période des examens, autrement dit jusqu’au 23 juin.

Cette «coupure des réseaux sociaux a une relation directe avec les examens partiels du baccalauréat qui débuteront demain dimanche, avait expliqué à l’agence APS une source du secteur de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication.

La décision a été prise surtout pour protéger les candidats du baccalauréat de la publication de faux sujets de cet examen sur ces réseaux», avait encore expliqué la même source, précisant qu’internet fonctionnait normalement et que seuls les réseaux sociaux étaient coupés.

Quelque 555.177 candidats devraient donc entamer ce dimanche les épreuves de la «session bis» du baccalauréat 2016, qui constituera, de l’avis de beaucoup, une épreuve de vérité pour…les pouvoirs publics qui savent très bien que si, d’aventure, de nouvelles irrégularités venaient à perturber le bon déroulement de cette session partielle, les répercussions d’un nouveau scandale seront autrement plus désastreux que le mal déjà causé par les fuites lors de la première session.

Un nouveau scandale serait un coup dur pour les pouvoirs publics déjà mis à mal par la crise financière

D’aucuns pensent qu’un nouveau scandale n’éclabousserait pas uniquement le secteur de l’Education, mais mettrait à mal les pouvoirs publics qui, dans le contexte de crise financière que traverse le pays et qui augure, si une solution n’est pas rapidement trouvée, d’une crise économique aigüe avec toutes les conséquences qu’elle induirait, notamment le risque, bien réel, d’une explosion sociale, donnent la nette impression d’être en panne d’idées susceptibles de permettre au pays, qui se dirige droit dans le mur, de changer de cap.

Pour beaucoup, en effet, le «nouveau modèle de croissance économique», pompeusement proposé par le gouvernement, n’en est pas un, tout comme le projet de Code de l’investissement n’apporte rien de nouveau. Il ne s’agit, regrette-t-on, ni plus ni moins, que d’une réédition (sans jeu de mots) de vieux vœux pieux qui, en vérité, n’arrivent plus à convaincre personne, pas même ceux qui les prônent.

Comme en magie blanche on lance des incantations pour exorciser les démons, la ministre de l’Education nationale, Mme Nouria Bengherbrit, qui avait déclaré que les fuites étaient l’œuvre d’«esprits malveillants» et participaient «d’un acte de sabotage contre le pays», a lancé, samedi, à la veille des épreuves partielles, un appel aux candidats dans lequel elle a tenu à leur dire qu’ils n’étaient «en rien responsables» dans ce qui s’était passé et qu’au contraire, elle les félicitait pour «l’esprit responsable» dont ils ont fait preuve et qu’en repassant les épreuves ils ne faisaient que «consacrer le principe de l’égalité des chances».

Benghebrit appelle les candidats à déjouer toute tentative de perturbation

Dans cet appel publié sur le site de son département, Mme Benghebrit, a invité les candidats «à relever le défi de la réussite en comptant sur soi et sur l’effort personnel» et les a «conseillés d’éviter de se rendre sur les réseaux sociaux la veille des examens». Cela «influera sur votre état d’esprit, vous fatiguera et diminuera votre concentration. En fait, je vous lance un appel à la résistance, un appel à déjouer toute tentative de perturbation», a-t-elle souligné.

Des appels pathétiques qui ne semblent pas avoir ému outre mesure certains, qui avaient d’ores et déjà appelé samedi soir sur Twitter et Facebook avant qu’ils ne deviennent inaccessibles, les candidats à se manifester au moment où les sujets leur sont remis en déclarant «en masse» que «ce sont les sujets qui ont fait l’objet de fuites». «Nous allons les perturber (les pouvoirs publics) comme ils nous ont perturbés et nous allons nous payer leurs têtes comme ils se sont payé nos têtes et nous ont obligés à repasser l’examen!», promettent-ils. 

Quoiqu’il en soit, ce sera l’heure de vérité pour les autorités qui ont assuré que «toutes les mesures pour assurer le bon déroulement de l’examen ont été prises grâce à la conjugaison des efforts du ministère et des autres secteurs concernés, que sont la Sûreté nationale, la Gendarmerie nationale, la Protection civile et la Santé». Entre autres mesures, figure l’interdiction pour les candidats d’introduire dans les salles d’examen tout appareil électronique connecté à Internet (téléphones portables, tablettes, ordinateurs portables).

Les candidats concernés par cette nouvelle session seront répartis sur 2.072 centres d’examen, soit 81% des centres retenus pour la session initiale qui a concerné 818.518 candidats.

18 centres de regroupement et codage et 70 centres de correction sont également réquisitionnés.

Les épreuves partielles concernent sept (07) matières pour les “Sciences expérimentales”, quatre (04) pour les filières “Mathématiques”, “Maths-technique” et “Gestion-économie”, et une (01) seule matière pour la filière “Langues étrangères”.

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