Algérie-Bilan énergétique 2013 : La production d’énergie primaire reste dominée par le gaz - Maghreb Emergent

Algérie-Bilan énergétique 2013 : La production d’énergie primaire reste dominée par le gaz

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Le bilan énergétique national de l’année 2013 publié par l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) “confirme la tendance baissière en volume physique” de la production d’énergie primaire de l’Algérie, selon une lecture du Dr. Abderrahmane MEBTOUL que nous reproduisons ci-après.

 

Le ministère de l’Energie vient de rendre public en ce mois de septembre 2014 son rapport sur le bilan énergétique pour l’année 2013 dont je propose d’en faire une brève synthèse. Le document l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), du ministère de l’Energie, fait ressortir que l’énergie disponible, somme de la production nationale, des importations et des stocks, a atteint 154,6 Mtep en 2013 en baisse de 3,8% par rapport à 2012. La production commerciale d’énergie primaire a baissé de 3,9% à 148,8 Mtep, tirée par celle du gaz naturel et du pétrole brut. Alors que les importations d’énergie ont augmenté de 7,1% à 5,9 Mtep.

Le rapport analyse la structure de la production d’énergie primaire de 2013 reste dominée par les produits gazeux (GN et GPL) à hauteur de 57%, La production d’énergie primaire en 2013 a connu une baisse de -3,9%, passant à 148,8 Mtep. Ce déclin a concerné l’ensemble des produits énergétiques, à l’exception du GPL qui est resté stable, soit à 7,3 Mtep.

Par ailleurs, du fait de la baisse de la production hydroélectrique, la production d’électricité primaire a baissé de 43% en 2013, et les exportations d’énergie primaire ont connu également une baisse de 10,2%, reflétant le recul des exportations de 12,5%, du pétrole brut de 11,8% et celles du GPL de 2,9%. Globalement cette chute a été atténuée par les augmentations d’exportation du condensat de 6,1%(5,8 Mtep). Par contre les importations d’énergie dérivée ont connu une hausse de 10,7% due à l’augmentation des importations de produits pétroliers (17,3%), notamment les essences (+35%), les bitumes (+30%), le gasoil (+49%), les essences (+29,8%), les lubrifiants (+1,3%), pour un total de 5 ,8 Mtep.

La consommation nationale d’énergie (y compris les pertes) est passée de 50,6 Mtep en 2012 à 53,3 Mtep en 2013, reflétant une hausse de 5,4%. Les pertes globales, constituées à hauteur de 64% de pertes de transport et de distribution d’électricité, ont augmenté de 14%, pour atteindre 4,3 Mtep en 2013. Les pertes d’électricité, estimées à près de 2,8 Mtep, sont dues respectivement aux pertes de distribution (77%), y compris les pertes non techniques causées par le phénomène de piratage du réseau électrique. Quant aux pertes de transport elles sont évaluées à 23%. Le rapport met en relief une hausse de la demande des produits pétroliers (+7,0%), plus particulièrement celle des bitumes et lubrifiants. La structure de la consommation finale, par secteur d’activité, montre une prépondérance du secteur des ‘’ménages et autres’’ (y compris agriculture et tertiaire), dont la part est passée de 41% à 43% en 2013.

Un bilan par produit et par secteur

Par produit, le bilan du ministère de l’Energie montre que la consommation de gaz naturel connait un accroissement de 8,8%. La structure de la consommation finale montre la prépondérance des produits pétroliers 38,4%, essentiellement les carburants automobiles. Alors que la consommation du GPL a diminué de 3,1% (2 millions de tonnes en 2013), ce qui explique sans doute la récente décision d’imposer aux concessionnaires un quota de véhicules équipés de GPL/c.

La consommation du secteur «Industries et BTP» a connu une hausse de (+ 3,7%) pour atteindre 8,2 Mtep, tirée par la consommation des industries manufacturières (+7,0%) et des matériaux de construction (+5,3%). La consommation du secteur des ‘’transports’’ s’est accrue de 3,9% en 2013, pour atteindre 13,9 Mtep, due essentiellement à la croissance de la consommation du transport routier (+4%). La consommation des ménages et autres a été évaluée dans ce rapport à 16,4 Mtep en 2013, soit une hausse de 9%. La consommation du secteur agricole a connu en 2013 une forte baisse de (-33,6%) passant à 248 Ktep. Plus de 90% des produits pétroliers sont consommés par le secteur du transport et 62% de l’électricité par le secteur des ménages. La consommation du gaz naturel par le secteur des « ménages et autres » représente 67%. Pour la consommation d’énergie par origine, selon le produit primaire, nous avons la prédominance du gaz naturel dans la consommation nationale, qui représente une part de plus de 65%. La part du gaz naturel dans la consommation finale représente 58%, mais en baisse par rapport à 2012.

En résumé, bien que ce rapport confirme la tendance baissière en volume physique de la production d’énergie primaire, que j’ai analysée dans plusieurs contributions nationales et internationales depuis 2008, il se limite à des données physiques sans mentionner ni les mutations énergétiques mondiales, ni les données monétaires, ne permettant pas donc une analyse de la rentabilité de ce secteur stratégique et surtout l’urgence d’un nouveau management stratégique tant pour Sonatrach que Sonelgaz.

 

 

Dr. Abderrahmane MEBTOUL

Professeur des universités, expert international en management stratégique

ademmebtoul@gmail.com

 

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