Les quantités de déchets produits annuellement en Algérie pourraient doublier d’ici 2025. Un système rationnel de gestion et de collecte est plus que jamais nécessaire.
La production de déchets pourrait atteindre, voire dépasser 30 millions de tonnes en 2025 si aucune politique de prévention n’est mise en œuvre, ont alerté aujourd’hui des participants au 1er forum de l’Association des femmes en économie verte (AFEV). Pou rappel, actuellement, l’Algérie produit quelque 13 millions de tonnes de déchets par an, selon les statistiques officielles.
Les différents intervenants lors de ce forum ont préconisé l’adoption du procédé des centres d’enfouissement technique (CET) comme mode de traitement des déchets. Ce traitement intégré vise leur élimination dans des conditions saines et écologiquement rationnelles. Cependant, l’utilisation de ce procédé a engendré des coûts supplémentaires que les collectivités locales doivent supporter. D’où l’appel lancé par des intervenants à l’institution d’une taxe forfaitaire pour la prestation fournie, d’une part, et, d’autre part, à l’incitation des ménages à participer financièrement aux coûts de la collecte et du traitement des déchets.
Il y a lieu de rappeler que l’on compte la réalisation et la mise en exploitation de plus de 50 CET sur l’ensemble du territoire national dont le CET de Hamici et le CET de Corso. Il est également suggéré d’adopter un mécanisme sous forme de code de conduite édictant des règles à même de réduire la source des déchets d’emballage.
Pour un partenariat intersectoriel
A cet effet, une organisation des circuits de collecte s’impose pour le bon fonctionnement du service, notamment celle liée à l’itinéraire de la collecte. La collecte des déchets représente jusqu’à 60% du coût de leur élimination. « Les modes de collecte ont beaucoup changé avec le développement des collectes sélectives, du verre et de l’emballage en particulier », affirme Karima Bergheul présidente de l’AFEV. Pour elle, la question est celle de savoir « si on peut remplacer les collectes traditionnelles par des collectes sélectives ou si celles-ci s’ajoutent aux collectes déjà existantes ».
Comme entités étroitement liées à la vie des citoyens, dont elles contribuent à faire évoluer les habitudes individuelles et collectives, les Assemblées locales élaborent des plans d’intervention adaptés à leurs particularités. Les participants au 1er forum de l’AFEV ont appelé à l’implication et au partenariat intersectoriel des institutions publiques, des entreprises et de la société civile, en vue d’une meilleure efficacité environnementale.
La présidente de l’AFEV a indiqué que cette rencontre entre acteurs du domaine de l’environnement a été l’occasion de faire connaître les bonnes pratiques de la gestion des déchets ménagers et organiques utilisés au Canada. C’est dans cette optique qu’a été invité Jean-Louis Chamard, fondateur et conseiller principal du cabinet Chamard stratégies environnementales qui possède une solide expertise en environnement et en gestion des déchets acquise dans différentes parties du monde.