Confiée depuis 2005 à des sociétés étrangères la gestion de l’eau en Algérie va changer de main et revenir au gouvernement. Pour le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, il est temps que les algériens reprennent en main l’acte décisionnel actuellement aux mains des opérateurs français, espagnol et allemand.
« Actuellement, nous nous orientons vers une autre forme de partenariat, celle de l’assistance technique», a annoncé Hocine Necib dans un entretien accordé mercredi à l’APS. « Nous estimons que nos filiales peuvent aujourd’hui se suffire d’un encadrement décisionnel exclusivement algérien, qui sera soutenu par une expertise internationale choisie et ciblant les domaines où le déficit est encore présent. L’intervention des opérateurs étrangers devra donc changer de nature et s’opérer selon la formule du contrat d’assistance technique », a ajouté le ministre.
L’Etat a décidé en 2005 la délégation graduelle de la gestion des services publics à des opérateurs internationaux d’envergure internationale (Suez Environnement pour Alger et Tipasa, Agbar pour Oran, Société des Eaux de Marseille pour Constantine et Gelssen Wasser pour Annaba et El-Tarf), et ce, sur la base de contrats à objectifs. Les objectifs recherchés se résument notamment à une distribution en H24, l’amélioration des indicateurs de performance, notamment matière de lutte contre les fuites et de gestion clientèle, et le transfert de savoir-faire à tous les niveaux des ressources humaines de façon à pérenniser et à développer les acquis de ce partenariat.
Le ministre des Ressources en eau s’est félicité du succès de la majorité de ces expériences : « A l’exception de ceux d’Annaba et de El-Tarf qui s’est avérée non concluante et pour laquelle les actionnaires (ADE et ONA) ont pris à temps les dispositions nécessaires en résiliant le contrat, les autres partenariats ont été globalement positifs, particulièrement en matière de distribution en H24, de recherche et réparation des fuites, de mise en place d’outils modernes de gestion technique et de rapprochement des usagers et de transfert de savoir faire. »
Hocine Necib a exclu toute idée de privatisation du service public estimant que l’eau relève exclusivement du domaine public.