L’Algérie a besoin d’un nouveau compromis, affirme l’ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche. Il appartient à l’armée d’y contribuer, en respectant ses engagements antérieurs, notamment pour poursuivre le processus démocratique et la réforme.
L’ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche a rappelé lundi, à l’armée algérienne, ses engagements antérieurs, en vue notamment de « poursuivre le processus démocratique» et «de continuer la réforme », ainsi que « la promesse d’édifier un État moderne qui survit aux hommes, aux gouvernements et aux crises ». Dans un communiqué rendu public lundi, Mouloud Hamrouche, qui ne se prononce pas sur la présidentielle du 17 avril, demande à l’armée de contribuer à un « compromis », pour aller à un nouveau consensus dans lequel « il est primordial de préserver les différents intérêts de groupes, de régions et de minorités ». Sans évoquer une éventuelle candidature à la présidentielle du 17 avril, M. Hamrouche, demande, en ces « moments sensibles », à faire en sorte que « notre pays vive ces échéances dans la cohésion, la sérénité et la discipline légale et sociale », «indépendamment du fait que le Président (Abdelaziz Bouteflika) soit candidat ou pas ».
L’ancien candidat à la présidentielle de 1999 déclare que l’Algérie «vit des moments sensibles qui vont conditionner son avenir immédiat et profiler irrémédiablement son devenir, au delà de la présidentielle, indépendamment du fait que le Président soit candidat ou pas, par l’arrivée de nouvelles générations aux postes de responsabilité ». Il appelle à aller à la présidentielle « dans la cohésion, la sérénité et la discipline légale et sociale ». Pour cela, « il est impératif que l’État préserve tous les droits et garantisse l’exercice de toutes les libertés. Ceci est essentiel pour assurer la sécurité, renforcer les avancées, corriger les distorsions, et éliminer les failles », dit-il.
Préserver « l’unité des rangs et la discipline »
Dans ce parcours, l’armée garde un rôle central, selon Mouloud Hamrouche, qui rappelle que « la renaissance de notre identité algérienne et notre projet national ont été cristallisés, abrités et défendus, successivement, par l’Armée de Libération Nationale, puis, l’Armée Nationale Populaire ». Cela, dit-il, « n’a été possible que grâce aux hommes qui ont su trouver des compromis et élaborer des consensus. A chaque étape et à chaque crise, ces hommes ont su préserver l’unité des rangs, la discipline et transcender tout clivage culturel, tribal, régional en préservant l’identité et le projet national ».
Mouloud Hamrouche fixe aussi les grandes lignes du nouveau compromis à élaborer, qui « ne peut s’accommoder de pouvoir souverain sans contre-pouvoir. Il ne peut y avoir d’exercice d’un pouvoir d’autorité ou de mission sans habilitation par la loi et sans un contrôle. Il y va de l’intérêt et de la sécurité de l’Algérie, de tous les Algériens et de toutes les régions du pays », dit-il. Selon lui, ces règles permettront à « l’Armée Nationale Populaire d’assurer sa mission plus aisément et efficacement », et aux « institutions constitutionnelles d’assumer clairement leurs rôles et fonctions ».
La crise, une opportunité
Ces préalables permettront, selon M. Hamrouche, de réaliser de nombreux objectifs. Ainsi, dit-il, « notre peuple persévèrera dans la voie du progrès, de l’équité et de la solidarité entre toutes ses composantes sociales, et appréhendera les enjeux, tous les enjeux et relèvera les défis, tous les défis, d’aujourd’hui ». C’est également « à ces conditions que notre État demeurera crédible, sérieux et fiable pour ses partenaires et ses voisins ».
Dans une allusion à la crise née autour de l’éventuelle candidature du président Bouteflika pour un quatrième mandat, Mouloud Hamrouche tente de positiver, affirmant que « chaque crise a ses victimes », mais chaque crise offre des « opportunités. Évitons de gâcher ces nouvelles opportunités ou d’avoir de nouvelles victimes », dit-il.