Après avoir exprimé sa disposition à y prendre part, le FLN a fait volte-face le 5 février dernier. Quant au RND, tout en promettant d’en discuter dans ses instances de direction, il semble ne pas en voir l’utilité, l’Algérie n’étant pas en état de crise comme l’aurait déclaré son secrétaire général.
Le Front des forces socialistes (FFS) maintiendra-t-il sa « conférence du consensus national » aux dates qu’il a prévues initialement? Rien n’est moins sûr.
A la volte-face du Front de libération nationale (FLN), le 5 février dernier, s’ajoutent les réserves du Rassemblement national démocratique (RND) pour rendre la mission du plus vieux parti d’opposition un peu plus difficile.
Les accords de principe obtenus de ces mêmes deux partis se sont transformés en conditions du côté du FLN et à presque de l’opposition du côté du RND.
Le FLN a été le premier à opérer une volte-face. Jeudi dernier, son secrétaire général, Amar Saïdani, qui avait déjà donné son accord de participation le 29 janvier dernier, a décidé de poser de nouvelles conditions. Il a déclaré à la presse que le FLN refuserait d’être « présidé » mais surtout » ne discuterait qu’avec des partis politiques ».
Deux jours plus tard, c’était au RND d’étaler ses réserves pour ne pas dire sa réticence à la tenue de la conférence : avant de donner sa réponse, il voudrait connaître l’ordre du jour et la liste des présents à cette rencontre prévue pour les 23 et 24 février prochains. Nouara Djaffar, membre de son secrétariat national, a déclaré à la presse que la ligne du RND était claire : « Notre parti fait sien le projet de réformes politiques du président de la République qui devraient être clôturées par la révision de la Constitution. »
Selon le quotidien arabophone El Khabar, le secrétaire général du RND aurait même déclaré à la direction du FFS qu' »il ne pensait pas qu’il existait une crise au pays et qu’il faille une conférence de consensus pour la résoudre »!
Cependant, le RND a indiqué vouloir soumettre à son bureau national la question de sa participation ou non sans pour autant préciser de date.
Ces postures des deux partis membres de la coalition présidentielle embrassent le FFS qui avait déjà fixé une date à sa conférence et le pousseraient, peut-être, à revoir son calendrier préétabli.
Selon le site d’information Impact 24, Rachid Halat, membre de l’instance présidentielle du FFS, aurait confié à certains journalistes, en marge de la rencontre avec le secrétaire général du Rassemblement national démocratique au siège de ce parti, que la date de la conférence du consensus national semble compromise.
« Nous ne pensons pas tenir cette conférence à la date convenue et nous avions arrêté pour répliquer à ceux qui nous accusaient de ne rien proposer », a déclaré Rachid Halat avant de préciser que son parti « n’a rien changé à l’approche de l’initiative, qui s’inscrit au-delà des mandats institutionnels ». Pour lui, « le temps ne constitue pas une contrainte, l’essentiel étant ailleurs ».
Si le FFS garde le cap sur sa conférence, avec une possibilité de revoir la date, certains observateurs de la scène politique algérienne croient que la participation du FLN et du RND est totalement compromise.
LE FLN et le RND aurait-ils surfé sur la vague FFS en attendant l’effilochement de l’initiative de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD)?