Des individus se sont présentés comme “membres de la commission de lecture du ministère de la Culture” ont tenté mardi 30 octobre, premier jour du salon international du livre à Alger (SILA), de saisir deux ouvrages de Koukou Editions, a affirmé dans un communiqué le directeur de cette maison, Arezki Ait-Larbi.
Il s’agit du livre “Les derniers jours de Muhammad, enquête sur la mort mystérieuse du Prophète ” de l’universitaire tunisienne Hela Ouardi ainsi que de ” Démoctature, des événements d’octobre 88 au 4e mandat” de M. Ait-Larbi qui souligne que les deux ouvrages ont été légalement édités en Algérie.
L’avocat et journaliste a ajouté avoir opposé un “refus catégorique” à la demande de remettre les livres en question sans une décision de la justice, indiquant que cette “tentative” de censure a été avortée “pour le moment”.
Les individus en question ont mis en avant un “problème de coordination entre le commissariat du SILA et le ministère de la Culture” comme prétexte pour la saisie, selon Koukou Editions.
Ce dernier dénonce “une violation de la Loi fondamentale” du pays dans cette affaire, citant l’article 44 de la Constitution qui “la mise sous séquestre de toute publication, enregistrement ou tout autre moyen de communication et d’information ne pourra se faire qu’en vertu d’un mandat judiciaire. Les libertés académiques et la liberté de recherche scientifique sont garanties ”.
Par conséquent, Koukou Editions indique que “nous refusons de nous soumettre à l’arbitraire des bureaucrates qui tentent d’usurper les prérogatives du magistrat”.
“Nous userons de tous les moyens légaux pour faire respecter nos droits d’éditeur, et nos libertés de citoyen”, conclue le communiqué.
Lors de l’édition de l’année dernière du SILA, Arezki Ait-Larbi avait également dénoncé des dépassements. Le stand de Koukou Editions a été “vandalisé” et pillé” selon lui.
Sorti en 2016, le livre de Hela Ouardi, “Les derniers jours de Muhammad”, a été le sujet de polémiques dans plusieurs pays et a été notamment censuré au Sénégal.
Par: al huffington post algérie