Gros consommateur de carburant, le secteur algérien des transports doit se mettre au vert. Le nouveau programme national de développement de l’efficacité énergétique (2016-2030) prévoit la conversion de 1,3 million de véhicules au GPL carburant et 11.000 bus au GNC à l’horizon 2030.
Développer le GPL et le GNC comme carburants de substitution aux carburants traditionnels constitue le meilleur outil pour améliorer l’efficacité énergétique dans le transport et limiter la pollution, selon des participants à un séminaire sur la promotion des carburants propres, tenu mercredi à Alger. Le secteur des transports, qui représente à lui seul environ 41% de la consommation total du pays, est considéré comme l’une des premières sources de pollution en Algérie avec des émissions atteignant 14 millions de tonnes équivalent CO2, soit un taux de 46% des émissions de gaz à effet de serre, selon les chiffres présentés lors de cette rencontre organisée par l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE).
L’essentiel de l’énergie consommée dans ce secteur provient des dérivés du pétrole dont 65% gasoil et 26% essence, alors que le GPL, qui est un carburant propre, ne représente que 3%. Cet état des lieux a conduit les participants à ce séminaire, organisé en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), à recommander de s’orienter davantage vers l’utilisation du gaz du pétrole liquéfié (GPL) et le gaz naturel comprimé (GNC) en substitution au gasoil et à l’essence, principales sources de pollution et non efficaces sur le plan énergétique.
Dans ce cadre, le directeur général de l’APRUE, Mohamed Salah Bouzeriba, a mis en exergue le nouveau programme national de développement de l’efficacité énergétique (2016-2030), présenté dernièrement au Conseil des ministres, et qui vise une réduction de 9% de la consommation d’énergie et à réaliser un gain financier de 42 milliards de dollars à l’horizon 2030.
Conversion de 50.000 véhicules au GPL/c d’ici 2020
Ce programme prévoit, entre autres, de convertir 1,3 million de véhicules au GPL carburant et 11.000 bus au GNC à l’horizon 2030. Dans les détails, il est prévu de convertir 50.000 véhicules particuliers au GPL carburant entre 2016 et 2020, et 70.000 véhicules pour la période 2021-2025, et 100.000 véhicules pour 2026-2030. « Ces deux carburants, largement disponibles en Algérie, sont respectueux de l’environnement d’où l’intérêt de les développer pour réduire la facture d’importation du gasoil », a souligné M. Bouzeriba. Pour développer cette filière, la Société nationale de transport et de commercialisation des produits pétroliers (Naftal) a mis en place un vaste programme destiné aux véhicules poids lourd à travers la réalisation d’un centre de conversion et de stations service GNC, selon Amel Djerdjegh, représentante de Naftal.
La première station-service de GNC a été mise en service novembre dernier à Rouïba à proximité d’une canalisation de gaz naturel et de grandes entreprises de transport. Naftal prévoit aussi des mesures incitatives pour généraliser l’utilisation de ce carburant par le poids lourd avant d’étendre cette opération aux véhicules légers. La représentante du PNUE, Jane Akumu, a présenté, pour sa part, l’initiative globale pour l’efficacité des carburants (GFEI) menée par cette organisation onusienne depuis 2009 et dont l’Algérie est partie prenante.
Ce programme a pour objectif de promouvoir des politiques en faveur d’une consommation plus efficace en carburant à travers la réduction de la moyenne de consommation mondiale de carburant de 8 litres/100 km actuellement à 4 litres/100 Km en 2050. En Algérie, la consommation moyenne du carburant est de 7 litres/100 km par véhicule, selon une étude de la PNUE réalisé en collaboration avec l’APRUE. La promotion de politiques incitant l’économie des carburants et l’utilisation de carburants propres pour réduire les effets néfastes sur l’environnement figurent parmi les priorités de ce programme, selon Mme Akumu. En 2013, le secteur des transports en Algérie a consommé 12,740 millions de TEP (tonnes équivalent pétrole) d’énergie dont 92% consommée par transport routier.