L’Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT) n’a pas encore communiqué sur la qualité des réseaux 3G des trois opérateurs. Elle ne le fera pas avant le premier semestre 2015.
L’absence de données sur la qualité de service et des performances réseaux, près d’une année après le lancement de la 3G en Algérie, pénalise le consommateur dans son choix de l’opérateur. L’ARPT, après avoir annoncé que l’évaluation des opérateurs et de leur réseau « ne peut s’effectuer valablement qu’à la date anniversaire de son ouverture, conformément aux dispositions des cahiers des charges et selon un référentiel de mesure que l’ARPT élabore conjointement avec chaque opérateur », a indiqué récemment que les résultats seront publiés au premier trimestre 2015.
Cette annonce a été confirmée par la publication la semaine dernière d’un « avis d’appel d’offres national et international restreint pour la réalisation de mesures d’évaluation et d’audit de la couverture et de la qualité de service des réseaux 3G des opérateurs mobiles au titre de la première année » qui, au vu des délais de la procédure, va prendre beaucoup de temps.
Pourtant, dans le cahier des charges relatif au déploiement du réseau 3G, il est clairement stipulé que les mesures effectuées par l’opérateur sous la supervision de l’Autorité de régulation ou par un tiers pour le compte de cette dernière « pour déterminer les valeurs des indicateurs de qualité de service sur le réseau du titulaire sont publiées et rendues publiques, au moins une fois par an, sur le site web de l’Autorité de régulation et sur le site web du Titulaire ».
Des capacités techniques de l’ARPT
Le recours à un audit extérieur dans le domaine d’évaluation de la qualité de service est clairement mentionné dans le cahier des charges. Cependant, il confirme que l’ARPT qui se réserve le droit de juger la qualité du réseau d’un opérateur n’a pas les capacités techniques pour le faire, contrairement à ses déclarations au début du lancement de la 3G en décembre de l’année dernière. Comme il n’existe pas d’entreprises algériennes spécialisées dans les mesures d’évaluation et d’audit de la couverture des réseaux 3G, alors que l’ARPT exige des entreprises soumissionnaires d’être dûment qualifiées et disposant d’une « expérience avérée » dans ce domaine.
Il faut rappeler toutefois que ce sont les équipes techniques de l’ARPT qui ont validé les réseaux 3G des trois opérateurs, les autorisant ainsi à se déployer, au titre de la première année, dans des wilayas supplémentaires de leurs cahiers des charges. Ces équipes techniques procèdent au constat sur sites de la conformité de l’opérateur à ses obligations minimales de couverture et de qualité de service dans les wilayas initiales, conformément aux exigences des cahiers des charges.
Dans la pratique, selon le représentant d’un opérateur, ces tests de qualité de service sont réalisés par les équipes techniques de l’opérateur lui-même supervisés par les agents de l’ARPT après s’être mis d’accord sur les modalités techniques de la procédure.
Les exigences du cahier des charges
Dans cette étape qui confère le droit de se déployer dans les wilayas supplémentaires, le cahier des charges stipule que les opérateurs ont l’obligation d’assurer la couverture de 50% du territoire des wilayas obligatoires (Alger, Oran, Constantine et Ouargla) et de 30% pour les autres, au titre de la première année. La certification de l’ARPT prend en compte des exigences minimales des services fournis. Dans la zone de couverture, durant la première année, les débits minima par canal au niveau de la station de base doivent être d’au moins 7,2 Mbit/s pour la liaison descendante (downlink) et d’au moins 5,76 Mbit/s pour la liaison montante (uplink).
Les tests consistent à accéder au web et y naviguer. Selon les termes du cahier des charges l’accès au site web, est déclaré réussi lorsque la page d’accueil est chargée intégralement dans un délai inférieur à 30 secondes dès la première tentative ; la navigation est considérée comme réussie si elle est maintenue active pendant une durée de 5 minutes sans coupure de connexion ou d’impossibilité de continuer la navigation. Le taux de réussite des deux indicateurs doit être d’au moins 90%.
Ainsi, l’audit que s’apprête à réaliser l’ARPT doit démontrer que le réseau de l’opérateur est conforme aux normes en vigueur, en particulier celles de l’UIT (Union Internationale des Télécommunications) et de l’ETSI (Institut Européen de Normalisation des Télécommunications), notamment en ce qui concerne « les taux de disponibilité, les taux d’erreur de bout en bout, les délais de transmission de la voix et des services de données, les délais de satisfaction des demandes de service, l’efficacité d’acheminement des appels ainsi que l’efficacité et la rapidité de la maintenance du réseau ».