Ce nouveau coup dur pour le tourisme saharien vient aggraver une situation déjà catastrophique depuis la tentative d’enlèvement à Tamanrasset, en 2010, de touristes étrangers suivie par la fermeture du site du parc de l’Ahaggar.
L’enlèvement, suivi de l’exécution, du ressortissant français Hervé Gourdel en Grande-Kabylie par un groupe se revendiquant de l’Etat islamique (Daech) a eu un retentissement « négatif » jusque dans le sud algérien. Les professionnels algériens du tourisme abordent mal la saison du tourisme saharien qui vient juste de débuter (27 septembre).
Les consignes de sécurité des chancelleries occidentales émises à l’intention de leurs ressortissants séjournant en Algérie depuis la mort de l’otage français ont eu un effet négatif sur l’activité touristique dans le Sud : les agences de voyage enregistrent annulation sur annulation de réservations effectuées de longue date.
« Le périmètre de nos circuits est sécurisé »
Connue pour être la destination préférée des touristes étrangers, notamment après la fermeture du parc d’Ahaggar (wilaya de Tamanrasset), la région d’Illizi, qui abrite le Parc national du Tassili N’Ajjer (encore ouvert aux touristes), fait les frais de l’exécution de Hervé Gourdel la semaine dernière. « Toutes les réservations de septembre-octobre ont été annulées au lendemain de l’émission des notes des gouvernement occidentaux déconseillant la destination Algérie à leurs ressortissants », a indiqué à Maghreb Emergent, Ahmed Zegri, président du Syndicat des agences de voyage de la wilaya d’Illizi.
« Nous pensions aborder la saison avec sérénité avant que ne survienne cette prise d’otage qui a tourné à l’assassinat », a-t-il déploré, ajoutant que la « précautionneuse » attitude des pays occidentaux suite à ce « drame » est exagérée : « Le périmètre de nos circuits est sécurisé par les services de sécurité algérien. Depuis l’attaque terroriste de Tiguentourine (site gazier, NDLR) en janvier 2013, le dispositif de sécurité a été renforcé », a-t-il expliqué.
Un nouveau coup dur pour le tourisme saharien
Ce nouveau coup dur pour le tourisme saharien vient aggraver une situation déjà catastrophique depuis la tentative d’enlèvement à Tamanrasset, en 2010, de touristes étrangers suivie par la fermeture du site du parc de l’Ahaggar.
Le tourisme saharien, qui a accusé le coup après la prise d’otages dur le site gazier de Tiguentourine, a terminé la saison 2013 sur une baisse des fréquentations. Selon les chiffres du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, environ 6.600 touristes étrangers ont visité les wilayas du Sud (Ghardaïa, Béchar, Adrar, Illizi, Tamanrasset) entre octobre et décembre 2013, soit 2.500 de moins par rapport à l’année précédente (avant la prise d’otages de Tiguentourine).
Ce chiffre représente à peine le nombre de touristes ayant visité Djanet, la principale ville de la wilaya d’Illizi, durant la saison touristique en 2009 (5.801 touristes).
Une saison touristique sauvée par les nationaux
La saison touristique du Grand Sud a été sauvée par les touristes nationaux, qui ont représenté plus de 94% des flux touristiques enregistrés dans cette région durant les derniers mois de l’année 2013, soit 120.400 touristes.
Cette nouvelle niche risque, toutefois, d’être éphémère, selon M. Zegri. « Les touristes algériens sont aussi sensibles aux mises en garde des pays occidentaux. Nous avons déjà enregistré une annulation d’un groupe de touristes algérois qui devaient venir cette semaine », a-t-il révélé dénonçant « une amplification de la menace par les médias tant nationaux qu’étrangers ».