Les directives, données lundi dernier par le président Abdelaziz Bouteflika, lors d’un Conseil restreint consacré à l’énergie, constituent un « signal très fort » qui va certainement « booster » le déploiement de énergies renouvelables et renforcer la sécurité énergétique, a indiqué à l’APS le directeur du Centre de développement des énergies renouvelables (Cder), Noureddine Yassa.
Lors de ce conseil, rappelle-t-on, le Chef de l’Etat a ordonné non seulement la poursuite et lÆintensification de la prospection des ressources en gaz naturel, mais a également donné des directives pour la poursuite et la dynamisation du Programme national de développement des énergies renouvelables (PENR), soulignant qu’il doit être considéré comme une « priorité nationale ».
Pour M. Yassa, les directives et instructions du Chef de l’Etat sont un message qui confirme la volonté politique, au plus haut niveau, pour poursuivre avec une plus grande dynamique la réalisation du PENR et en faisant de ce programme un « axe stratégique » qui constitue, désormais, une « priorité nationale ».
Soutenir les investisseurs dans les énergies renouvelables
Dans ce sens, le directeur du Cder préconise l’adhésion des investisseurs privés nationaux et étrangers pour contribuer à la concrétisation des objectifs assignés à ce programme, appelant les pouvoirs publics à encourager et à accompagner cette adhésion par des mesures incitatives qui accordent plus de facilitations aux activités de production et de distribution d’énergie non fossile.
Ces mesures, prône-t-il, devraient toucher toute la chaîne de l’industrie du renouvelable en allant de la conception du projet jusqu’à la connexion des installations de production au réseau national de distribution.
Il insiste, en outre, sur la nécessité d’intégrer les énergies renouvelables et d’introduire le concept de l’efficacité énergétique et de l’économie énergétique dans tous les secteurs d’activité.
Il cite, entre autres, le secteur de l’agriculture qui doit, selon lui, profiter des avancées de la technologie du photovoltaïque dans la production de l’électricité et dans l’irrigation.
Il s’agit aussi du secteur de l’industrie qui est appelé, poursuit-il, à contribuer à l’émergence d’une filière nationale de fabrication et de maintenance d’équipements et solutions de production d’énergie renouvelable, ainsi que du secteur des transports à travers l’encouragement de l’usage des carburants propres ou encore de l’habitat (isolation thermique..).
Les volets Recherche et développement (RD) et formation devront également apporter leur contribution pour « préparer les élites à prendre en charge la tâche d’encadrer toutes ces actions », insiste M. Yassa.
Pour le premier responsable du Cder, le déploiement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique permettra de diversifier le bouquet énergétique de l’Algérie et, de surcroît, de renforcer la sécurité énergétique du pays à long terme et de maintenir ses engagements contractuels envers ses partenaires en termes d’approvisionnement de pétrole et de gaz.
Une production de 22.000 MW d’électricité d’ici à 2030
Le Programme national actualisé de développement des énergies renouvelables, adopté par un Conseil des ministres en mai 2015, prévoit une production d’ici à 2030 de 22.000 MW d’électricité de source renouvelable, notamment solaire et éolienne, destinée au marché intérieur, en plus de 10.000 MW supplémentaires à exporter, rappelle-t-on.
Ce qui correspond à 27% de la production globale d’électricité d’ici 2030 et le double de la capacité actuelle du parc national de production d’électricité.
En outre, les pouvoirs publics se sont fixés l’objectif de réaliser un gain financier de 42 milliards de dollars à l’horizon 2030 avec une réduction de 9% de la consommation d’énergie à la faveur de la mise en oeuvre du programme national de développement de l’efficacité énergétique.
De même, la mise en oeuvre de ce programme conduira, notamment, à l’isolation thermique de 100.000 logements par an ainsi qu’à la conversion au GPL de plus d’un (1) million de véhicules particuliers et de plus de 20.000 autobus, en même temps que seront créés plus de 180.000 emplois.