Lors de son intervention au Forum d’El Moudjahid, le ministre des Ressources en eau a minimisé l’impact des stations de dessalement d’eau de mer sur l’environnement.Il a révélé que des études d’aménagement étaient menées pour aménager certains barrages afin qu’on puisse y pratiquer l’aviron, la voile et le pédalo.
La révision de la tarification de l’eau « n’a jamais été à l’ordre du jour du gouvernement », a assuré aujourd’hui, au forum d’El Moudjahid, Hocine Necib, ministre des Ressources en eau. « Il y a un principe fondamental dans la loi sur l’eau spécifiant que l’accès à l’eau est garanti. Les pouvoirs publics doivent permettre l’accès à l’eau potable et à l’assainissement », a-t-il ajouté.
Pour rappel, en 2005 a été promulguée de la loi sur l’eau et 40 décrets définissant les missions du service de l’eau ont également été publiés.
Le tarif actuel « est symbolique » au vu du coût réel, selon le ministre, qui a précisé que les frais de gestion du mètre cube d’eau potable est de 6,5 DA : « Ceci traduit la volonté de l’Etat de faire de ce produit un produit accessible à tous les citoyens. »
Interrogé sur les répercussions des stations de dessalement d’eau sur l’environnement, Hocine Necib a indiqué que « contrairement aux pays du Golfe, ces stations et les rejets de sel qui en résultent n’ont pas un impact significatif sur l’environnement ». Selon lui, l’eau de la Méditerranée présente un taux de salinité inférieur.
Le taux des fuites physiques sur les réseaux de l’ADE : 20%
Hocine Necib a annoncé que son département, en collaboration avec le ministère de l’Industrie, avait lancé une réflexion en vue de rechercher les opportunités qu’offre l’utilisation des saumures par le secteur industriel.
S’agissant de l’aménagement des barrages, il a révélé qu’il avait signé un arrêté pour mettre en place une commission devant délibérer sur des demandes de concessions et fixer la liste des barrages qui seront concernés. Il a cité, à ce propos, des opérations pilote au niveau des barrages de Boukerdane (Tipaza), Beni Haroun (Mila) et Taksebt (Tizi Ouzou). « Nous avons réalisé des études d’aménagement en collaboration avec une collectivité française, pour faire l’aviron, la voile et le pédalo et en proscrivant l’utilisation des embarcations à moteur ». Selon Necib, les demandes de concession sont soumises à une approbation en amont des collectivités locales.
Concernant les fuites physiques sur les conduites d’AEP, le ministre a estimé leur taux sur les réseaux de l’Algérienne des eaux (ADE) à 20%, essentiellement dues à la vétusté des canalisations héritées des collectivités locales (APC), lesquelles les avaient héritées de l’époque coloniale. Les communes n’ont pas assez de moyens pour entretenir ces réseaux, a-t-il observé.
30.000 km de réseaux AEP à réhabiliter à l’horizon 2019
Le ministre des Ressources en eau a déclaré également que la réhabilitation du réseau AEP se faisait à une cadence de 3.000 km par an en moyenne. Il reste ainsi à réaliser quelque 30.000 km (entre réhabilitation et extension), soit une moyenne de 6.000 km par an, ce qui suppose plus de moyens financiers dont la quête sera la principale priorité de son département pendant l’actuel quinquennat (2014-2019).
Des contrats de performance seront signés cette année entre le département des Ressources en eau et les directeurs des agences ADE pour suivre le déroulement de l’opération, a encore précisé Hocine Necib.