Algérie - La solvabilité des compagnies d’assurance est menacée, estime Hassan Khelifati - Maghreb Emergent

Algérie – La solvabilité des compagnies d’assurance est menacée, estime Hassan Khelifati

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 La solvabilité des compagnies d’assurance est menacée a estimé mardi, Hassan Khelifati qui a appelé l’autorité de contrôle à jouer son rôle pour éviter un effondrement du secteur. Et le conseil de la concurrence à trancher sur les litiges entre assureurs publics et privés.

  La branche automobile de l’assurance dommage ne se porte pas bien mais il n’y a pas de réflexion “à l’heure actuelle” pour augmenter la prime d’assurance, y compris en responsabilité civile, a-t-il indiqué lors du forum du quotidien arabophone Al Mihwar Al Yaoumi.

 Le marché global est cependant dominé par l’assurance dommage à 92% avec en contrepartie beaucoup d’indemnisation. Un constat qui le conduit à aborder la question de la solvabilité du secteur des assurances.  

L’autorité de contrôle introduite par la loi de 2016 doit jouer son rôle afin d’éviter que le secteur ne s’effondre, estime Hassan Khelifati, qui a appelé à approfondir la réforme de cette loi pour aboutir à une indépendance totale de cette institution de contrôle.

 Le PDG d’Alliance assurances a abordé par ailleurs au cours des débats, le rôle d’une autre institution, le Conseil de la concurrence qu’il appelle à trancher sur les litiges opposant les compagnies publiques et privées. M.Khelifati se demande si ce conseil est réellement indépendant et appelle à renforcer ses compétences et à rééquilibrer sa composante entre secteur public et privé.

 Dans le domaine de l’assurance véhicule, Khelifati regrette le comportement des compagnies. En 2015, a-t-il expliqué, les 300 000 véhicules importés sans compter les 200 000 véhicules en stock auraient dû booster le chiffre d’affaires des compagnies. Mais cela n’a pas été le cas en raison des nombreuses remises de la part des assureurs.

Comportements irrationnels 

 

Pour lui, la solvabilité des compagnies est menacée car elles n’ont pas les capacités de faire face à tous les dommages. Il note que beaucoup de facteurs irrationnels interviennent dans la détermination du tarif d’assurance et empêchent de mettre un terme à la politique inadéquate qui met en danger ces compagnies. “Il y a même des comportements contraires à la morale”, dit-il.

 A une question sur les tentatives de fraude à l’assurance, il a souligné que sa compagnie est confrontée à un problème de cette nature à Constantine et que le dossier est en justice. Pour prévenir ce genre de comportements, il y a au sein de la compagnie des experts qui réalisent des visites d’analyses des risques chaque année au sein des sociétés contractantes pour les inciter à prendre les mesures de précaution et de prévention.

 

Améliorer la qualité de service

 

Sur l’absence de la culture d’assurance chez l’Algérien, Hassan Khelifati estime nécessaire d’améliorer les services afin d’attirer de nouveaux clients. Il note que dans les années 60 avant le monopole public sur le secteur des assurances, le citoyen faisait avait recours au service d’assurance.

 “Le service de l’assurance s’est ensuite transformé en geste administratif et le monopole public n’a pas disparu avec l’ouverture économique et les entreprises n’ont pas développé tout de suite de nouvelles offres” souligne-t-il. Ce sont ces raisons qui ont fait que cette “culture d’assurance” ne soit pas très développée.

 Mais les choses peuvent changer, ajoute-t-il, avec l’offre de nouveaux services comme l’assistance automobile. Il y a quelques années, les études de marché n’étaient pas favorables au lancement de ce genre de services et les débuts ont difficiles.

 Mais, il dit sa satisfaction de voir que des années plus tard, “il y a des millions de contrats dans ce domaine avec l’arrivées de nouvelles compagnies qui proposent l’assistance en cas de panne ou d’accident “.

 Pour le client, l’assistance est alors proposée rien qu’en téléphonant à l’opérateur via une plateforme. En matière de service, il cite aussi l’assurance au kilomètre lancée en Algérie avant certains pays européens.

 

 A la Bourse, rien va 

 A propos de la Bourse où Alliance est cotée, Khelifati regrette un manque d’animation de la part des opérateurs. Il souligne qu’après l’introduction à la cote de sa compagnie, les autres sociétés n’ont pas proposé rapidement de nouvelles introductions ce qui a affaibli cette institution en citant le cas de l’échec de l’introduction de la cimenterie de Aïn El Kebira et la suspension de la cotation du reste des sociétés du secteur public.

 A propos des effets de la crise économique en Algérie, le PDG souligne qu’elle a impacté le secteur de l’assurance car les ménages ne pensent pas en premier lieu à un budget assurance. Néanmoins, l’action des compagnies est en cause en raison de la multiplication de remises de la part des assureurs, ce qui n’aide pas à améliorer le chiffre d’affaires.

 Pourtant il faut bien protéger le patrimoine des ménages comme le véhicule et l’habitat et “on a de nouvelles offres dans le domaine du paiement par facilité afin que les ménages puissent acquérir le service d’assurance et ce dès le premier trimestre de 2017”, dit-il.

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