Pour les opérateurs les plus pessimistes, le risque de voir le projet tomber à l’eau n’est pas à écarter.
Certaines conditions prévues dans le cahier des charges encadrant l’appel d’offre relatif au projet des 150 mw en solaire photovoltaïque semblent être rédhibitoires du point de vue d’un certain nombre d’opérateurs. C’est du moins ce qui a été relevé lors d’une rencontre organisée aujourd’hui par la Commission de régulation d’électricité et du gaz (CREG).
De nombreux chefs d’entreprise présents à cette rencontre ont qualifié les démarches à entreprendre pour réaliser le projet de « parcours de combattants ». « On comprend des conditions de cet appel d’offres qu’il faut être un combattant plutôt qu’un investisseur », a clamé un des participants.
La première crainte de ces investisseurs est liée à l’acquisition des terrains pour l’installation des centrales solaires. En plus des terrains désignés auparavant par la CREG pour ce projet dans les wilayas de Biskra, Ghardaïa et Ouargla, le cahier des charges permet aux investisseurs d’obtenir, sous conditions, des terrains de leur choix en concessions ou en location après une démarche administrative auprès des walis.
Pour de nombreux intervenants, il ne revient pas aux investisseurs d’aller chercher les terrains pour installer leurs centrales solaires. « Notre travail consiste à installer nos centrales et à produire de l’énergie et non de courir derrière la direction des domaines et d’effectuer tout un cheminement pour l’acquisition d’un terrain », a protesté l’un des investisseurs.
D’autres intervenants ont insisté, entre autres, sur la nécessité de laisser la porte ouverte du dialogue et à la concertation entre les investisseurs et les pouvoirs publics, afin de lever, au plus vite, toutes les entraves susceptibles de surgir lors de la réalisation du projet.
Pour les opérateurs les plus pessimistes, le risque de voir le projet tomber à l’eau n’est pas à écarter. « Depuis 2004, les réglementations n’ont pas cessé d’être modifiées », lance un investisseur de la wilaya de Ghardaïa. « Aujourd’hui, on veut des assurances. On est en train de perdre du temps et de l’argent et nos partenaires étrangers risquent de ne plus nous faire confidence à l’avenir », ajoute le même intervenant.
Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni a répondu aux préoccupations des investisseurs présents à cette rencontre en affirmant que tous les dispositifs étaient prêts pour faire réussir ce projet. « Actuellement, toutes les conditions sont réunies pour aller ensemble. Mais nous devons tous avancer rapidement, pas pour rattraper le retard mais plutôt pour aller très vite, car aujourd’hui le prix du kilowattheure nous arrange tous », conclut-il.