Par opposition au secteur postal, qui traverse une grave crise cristallisée par des problèmes endémiques tel le manque de liquidités, le segment du paiement électronique a pu tirer profit de la conjoncture actuelle et aller de l’avant.
En effet, le paiement électronique (e-paiement) a enregistré « un saut qualitatif » en 2020, en raison de la pandémie du coronavirus qui a favorisé le recours à ce type de transactions financières en ligne, a indiqué mardi le ministre de la Poste et des Télécommunications, Brahim Boumzar.
« Le secteur a connu des difficultés en 2020 à cause de la conjoncture pandémique due au Covid-19. Mais, cette crise sanitaire a eu pour effet positif de faire prendre conscience au citoyen de l’importance des nouvelles technologies de l’information et de la communication, notamment du e-paiement pour faciliter sa vie quotidienne », a précisé le ministre, dans un entretien avec l’APS.
Par ailleurs, Boumzar a relevé une « importante » hausse du nombre des opérations liées aux services de paiement en ligne via la carte Eddahabia, avec plus de 6,6 millions de cartes, dont 3,8 millions de cartes renouvelées ont été délivrées en 2020.
« Le paiement en ligne, via la carte Edhahabia, a enregistré près de 4 millions d’opérations en 2020, comparativement à 2019 où il était d’environ 670.000, soit une augmentation de 487% d’opération en une année », affirmé le ministre en charge du secteur.
D’autre part, le nouveau service d’auto-paiement lancé par Algérie Poste via l’application mobile Baridi Mob (permettant aux porteurs de cartes Edahabia de programmer des virements de compte CCP à d’autres comptes CCP), a connu, lui aussi, une évolution estimée à 557% de virements en une année (991.991 opérations en 2020, contre 150.992 opérations en 2019).
Même constat pour les transactions sur les terminaux de paiement électronique (TPE) qui ont « fortement » augmenté avec un taux de croissance de 773%, de même que pour les guichets automatiques bancaires (GAB), où l’on enregistre un montant des retraits de l’ordre de 956 milliards de DA, soit une évolution de 15% par rapport à l’exercice 2019.
Difficultés liées à la gestion du secteur postal : le gouvernement change de ton
Affirmant que le secteur postal a été impacté, l’année dernière, par une « situation exceptionnelle, sanitaire et économique », le ministre a rappelé que les problèmes de liquidité enregistrés au niveau des bureaux de poste s’expliquent par le fait qu’il y avait « moins de circulation d’argent ».
Il a estimé qu’en dépit de cette crise, « les liquidités n’ont pas baissé de façon significative comparativement à 2019. Les retraits effectués au 31 décembre 2020 étaient de 4.549 milliards de DA, soit une diminution de seulement 2% en l’espace d’une année », a-t-il soutenu.
Le ministre a, toutefois, indiqué que cette conjoncture a été un élément favorisant les autres moyens de transaction financière, comme les virements de compte à compte qui ont fait un « rebond », enregistrant « plus de 2,9 milliards de DA durant l’année 2020, soit une augmentation de 137% par rapport à 2019 ».
Avec APS