La société Xcom Algérie ne fait plus partie du groupe Xcom France depuis février 2015, date de sa cession à Karim Cherfaoui. Le divorce entre les deux ex-partenaires ne s’est pas faite sans échange de graves accusations. Le conflit est désormais ouvert entre eux sur la propriété de la marque Med-IT.
Dans un courrier électronique diffusé en Algérie, Sylvie Reforzo, DG du groupe Xcom France, a indiqué que la société Xcom Algérie ne fait plus partie du groupe depuis février 2015 et que la cession de la filiale algérienne ne remet aucunement en cause l’organisation du Salon Med-IT, qui aura bien lieu du 26 au 28 octobre 2015 sur l’esplanade du Hilton.
Joint par téléphone, le directeur général de Xcom Algérie, Karim Cherfaoui, a expliqué à Maghreb Emergent que ce sont les « magouilles » de Xcom France qui l’ont poussé à entrer en négociation avec ce groupe afin de racheter l’entité algérienne. « Le salon Med-IT a pris de l’ampleur et il n’était plus tolérable d’encaisser autant d’argent en France pour des activités localisées en Algérie. C’est de la fraude fiscale. Ma responsabilité pénale était engagée et j’ai considéré qu’il fallait la nationaliser », a-t-il déclaré.
Karim Cherfaoui nous a indiqué qu’il avait suggéré un partenariat à Xcom France pour continuer à organiser cet évènement conjointement mais que Xcom France a refusé et a cessé toute collaboration avec lui.
Le nouveau patron de Xcom Algérie, qui s’est abstenu d’en dire plus sur ces présumées « magouilles » de Xcom France et les stratagèmes qu’il utilisait pour transférer l’argent, a estimé que sa société était « la détentrice légitime » des droits sur la marque Med-IT : « Que le groupe organise un évènement concurrent est tout à fait légitime. Je dirais même que c’est une bonne initiative. Mais Med-IT sera organisée par Xcom Algérie et nous sommes prêts à aller en justice pour défendre nos droits sur la marque. »
Sylvie Reforzo accuse Karim Cherfaoui d’avoir abusé de sa confiance
Jointe également par téléphone, Sylvie Reforzo a accusé Karim Cherfaoui d’avoir abusé de sa confiance : « Il est venu me voir en France pour me dire que le gouvernement algérien ne voulait plus de Xcom France en Algérie, qu’il voulait que Xcom Algérie soit nationalisée et qu’il était préférable pour moi de la céder. Je l’ai cru naïvement en lui cédant mes parts. Je lui ai fait confiance. Mais je me suis rendu compte après coup qu’il avait abusé de cette confiance. C’est pourquoi j’ai arrêté toute collaboration avec lui. »
Sylvie Reforzo a néanmoins souligné que la marque Med-IT n’appartenait pas à Xcom Algérie mais à Xcom France : « Xcom France autorisait Xcom Algérie, par une convention renouvelable chaque année, à organiser l’évènement sous la marque Med-IT. La collaboration avec Xcom Algérie ayant pris fin, cette entité n’a donc plus l’autorisation d’utiliser la marque Med-IT pour co-organiser le salon avec nous sur le territoire algérien. » Et d’affirmer que la marque est protégée aussi bien en France qu’en Algérie et au Maroc, où Xcom France organise un évènement similaire dans la ville de Skhirat.
D’après Sylvie Reforzo, Karim Cherfaoui n’était pas à Xcom Algérie au lancement du salon Med-IT en 2004, et il a commencé à collaborer avec cette désormais ex-filiale de Xcom France en 2011. Xcom France, a-t-elle révélé, a cédé ses parts dans la société Xcom Algérie qui lui appartenait à 100% à Karim Cherfaoui pour un million de DA (9500 euros environ), une somme, a-t-elle précisé, qu’elle n’a toujours pas encaissée. De même qu’elle a affirmé que son groupe n’a jamais remonté ses bénéfices en France. « Cet argent restait dans les comptes de Xcom Algérie », a-t-elle dit.
Xcom France : « Med-IT a grandi et ne se tiendra plus au Palais de la Culture »
Il convient de signaler que le Salon Med-IT, qui sera à sa 12ème édition cette année, s’est installé dans la durée, devenant une référence dans le domaine. Xcom France était une start-up avant de devenir PME. Elle a créé une nouvelle filiale en Algérie suivant la règle 51/49 à savoir, IT Events Algérie. C’est cette nouvelle entité qui devrait organiser l’évènement en Algérie avec Xcom France.
Sur le site Internet consacré par le groupe à cet évènement, cette délocalisation est expliquée par la nécessité de le faire grandir : « Après onze éditions organisées au Palais de la Culture Moufdi Zakaria, il était devenu nécessaire de faire grandir cet événement en le déplaçant dans un lieu plus adapté. » Un lieu plus facile d’accès pour les visiteurs, selon Xcom France.
Le groupe propose aussi une nouveauté, à savoir, une nouvelle formule « One to One », avec la mise en place d’une plateforme de rencontres garantissant des rendez-vous entre l’offre et la demande de solutions et services IT : « Le salon proposera pour chaque exposant l’organisation d’un planning de rendez-vous sur mesure avec des décideurs IT ciblés en fonction de leur projets. »