« C’est la première fois depuis le début de notre mouvement il y a plus de deux ans, que le wali d’Alger accepte de discuter avec nous », indique un ancien militaire.
Les pouvoirs publics veulent éviter une action de protestation des miliaires à la retraite en cette période de préparation des élections présidentielles. Pour ce faire, des instructions ont été données aux walis pour recevoir les délégués de la Coordination nationale des militaires à la retraite, des blessés, des radiés et des ayants droits pour discuter du point relatif à l’accès au logement pour les anciens militaires et les ayants droits, a-t-on appris d’un membre de la cette organisation.
Les délégués de la coordination ont été invités ces derniers jours par les walis à tenir des séances de travail ayant pour ordre du jour l’accès des anciens militaires et des ayants droits aux différentes formules de logements.
Des réunions ont été déjà tenues la semaine dernière, dans les wilayas de Relizane, Mostaganem et Tissemsilt. Une rencontre s’est tenue également aujourd’hui le 4 février 2019 au siège de la wilaya de Guelma, révèle notre source.
A Alger, le wali Abdelkader Zoukh a contacté les délégués de la wilaya d’Alger pour leur annoncer sa disponibilité à les recevoir pour discuter de la question du logement pour les anciens militaires et les ayants droits. « C’est la première fois depuis le début de notre mouvement il y a plus de deux ans, que le wali d’Alger accepte de discuter avec nous », indique un ancien militaire qui s’est exprimé sous couvert de l’anonymat.
S’agit-il d’une volonté sérieuse de prendre en charge l’une des plus importantes revendications des anciens militaires et les ayants droits ou d’une manœuvre du pouvoir pour éviter des troubles à l’occasion des présidentielles ? Notre source nous dira que la direction de la coordination des militaires à la retraite reste prudente tout en acceptant de discuter avec walis.
« La direction de la coordination a donné son accord à ses délégués dans les wilayas pour participer à ces réunions avec les walis. Pour elle, ces rencontres sont une opportunité pour évoquer la crise de logement dont souffre la plupart des anciens militaires et les ayants droits », affirme notre contact qui précise, par ailleurs, que ce geste des pouvoirs publics, attendu depuis plus de deux ans, ne signifie nullement la fin de la protestation. « La coordination reste prudente car les négociations viennent de commencer. Il faut du temps pour évaluer les promesses des walis », souligne notre source qui rappelle que l’accès au logement n’est pas la seule revendication de la coordination.
« La plateforme de revendications des anciens militaires contient 36 points. L’accès au logement n’est qu’un point parmi d’autres. La coordination ne peut se contenter d’un seul point », précise-t-elle. Elle ajoute : « Les pouvoirs publics ont failli à leurs engagements à deux reprises. Du coup, la prudence s’impose ».
Pour rappel, la Coordination a publié vendredi, un communiqué dans lequel elle explique sa position par rapport aux élections présidentielles. Elle s’est engagée à garder la même distance avec tous les candidats.