Dans un contexte de poussive campagne électorale pour les présidentielles du 17 avril 2014, les cheminots algériens ont radicalisé aujourd’hui leur mouvement de protestation autour de revendications salariales. L’ensemble des gares du pays sont à présent paralysées. Hier, les travailleurs du métro d’Alger débrayaient eux aussi pour revendiquer la revalorisation du salaire de base et des primes.
Alors que la campagne électorale pour le scrutin présidentiel du 17 avril prochain entame poussivement son 5ème jour, tous les regards sont braqués sur le secteur des transports, particulièrement les transports ferroviaires, paralysés par une grève qui dure depuis quatre jours. Limitée d’abord à la région centre, elle s’est ensuite élargie à toutes les gares du pays, bloquant le trafic ferroviaire, du moins pour les voyageurs, à l’échelle nationale.
La protestation des cheminots, qui a pris de court la direction de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), la principale centrale syndicale du pays, tourne autour de trois points principaux, selon un communiqué des grévistes : la reconnaissance de leur droit à 36 mois de rappel, la définition d’une date pour le début des négociations autour de cette revendication sans dépasser le 27 avril 2014 et, enfin, le rejet des retenues sur salaires des travailleurs en grève.
Il semblerait que le secrétaire général de l’UGTA Abdelmadjid Sidi Saïd, un des soutiens de la candidature du Président Bouteflika à un 4ème mandat, soit vainement intervenu auprès de ces sections pour geler le débrayage. Les cheminots ont maintenu, en effet, leur revendication principale : le paiement d’un rappel de 36 mois, et demandent »un engagement écrit pour débloquer la situation » à la direction générale de la SNTF.
« La grève continuera jusqu’à ce que la direction générale de la SNTF écrive noir sur blanc qu’elle reconnaît notre droit aux 36 mois de rappel sur salaires », affirme le secrétaire général de la section syndicale de la gare de l’Agha (centre d’Alger), Abdelhak Boumansour, dans une déclaration à l’APS. le PDG de la SNTF, Yacine Bendjaballah, assure, quant à lui, que l’entreprise n’a pas les moyens de payer de tels rappels à 12.000 agents.
Pour rappel, les employés de l’Entreprise du Métro d’Alger (EMA) ont déclenché hier une grève pour revendiquer une augmentation de 24%, à raison de 8% par an sur trois ans, du salaire de base, une revalorisation de la prime de panier de 200 à 350 DA par jour et un 13ème mois de salaire.