Le plan d’action du gouvernement pour la période quinquennale 2015-2019 prévoit, au plan économique, la poursuite de l’effort de développement des infrastructures et la mise en place d’une politique résolue d’encouragement de l’investissement national et étranger afin d’ériger une « économie émergente » en mesure de satisfaire les besoins internes et faire face aux chocs externes.
L’objectif immédiat d’une telle politique économique fondée sur une « dynamisation des activités productives » est d’augmenter substantiellement le taux de croissance, réduire le chômage et améliorer le niveau de vie général, tout en maintenant sinon en renforçant les bons résultats macro-économiques et financiers actuels. Dans ce plan d’action, qui doit être encore soumis à l’approbation du Parlement pour devenir effectif, le taux de croissance annuel prévu est de7 %, contre 4 % durant le quinquennat précédent (2010-2014), alors que taux de chômage doit être ramené en dessous du niveau actuel de 9,8 % et que l’inflation se maintienne au moins autour des 3,5 % de ces dernières années.
Améliorer le climat des affaires
Le gouvernement entend ainsi faire de « l’amélioration du climat des affaires » le fer de lance de ses « politiques innovantes » en matière de développement économique, par une levée des contraintes entravant l’essor de l’entreprise et de l’investissement « au triple plan des procédures, des délais et des coûts ». La promotion de l’investissement productif, en tant que moyen important d’extension et de diversification de l’économie nationale, va bénéficier d’une « refonte » à travers un amendement de la loi sur l’investissement pour « consacrer la liberté d’investissement et de facilitation pour la création d’entreprises », énonce le projet de plan d’action. Le texte prévoit aussi, en la matière, la transformation de l’agence nationale de développement de l’investissement (ANDI) en « pôle spécialisé » capable d’orienter, d’accompagner et de conseiller les investisseurs potentiels.
Restructurer les banques du secteur public
Corollaire incontournable du développement de l’économie, la modernisation du secteur bancaire va faire l’objet d’une « adaptation du cadre législatif etréglementaire » aux conditions modernes de gestion des banques et du marché du crédit. Elle doit passer aussi, selon les projections du gouvernement, par une « restructuration » de l’énorme secteur public des banques. Selon le projet de plan d’action, la modernisation du secteur financier devra toucher également les assurances, l’administration fiscale, les finances publiques, les domaines, les douanes et le mode de financement de l’investissement économique avec, en toile de fond, l’amélioration des capacités nationales de prévision et de prospective. L’éternel écueil du foncier industriel doit lui aussi trouver des solutions dans des engagements gouvernementaux à en assurer la disponibilité, notamment par la création de nouvelles zones industrielles et zones d’activités, la réhabilitation de sites économiques et la mobilisation des actifs excédentaires des entreprises publiques, selon les indications du plan d’action.
Protéger la production nationale contre l’importation anarchique
Pour les initiateurs du texte, le redressement projeté de l’économie nationale passe par un accroissement de la productivité et de la compétitivité du secteur industriel dont la production doit être protégée de « l’importation anarchique et du marché informel », et accompagnée par l’Etat dans les domaines du management, de la régulation, de la formation et de veille stratégique. Le gouvernement prévoit, à cet effet, de « reconfigurer » et d’opérer un « redéploiement stratégique » du secteur public industriel par la mise en place de « groupes industriels performants et compétitifs dans les secteurs porteurs, en partenariat avec des leaders mondiaux maîtrisant la technologie et les marchés ».
Il s’agit également de « promouvoir, faciliter et assouplir les procédures de création (et de financement) de PME », moderniser et mettre à niveau certaines industries comme la filière automobile ou celle du médicament et équipements médicaux, ou encore renforcer, dans un souci d’intégration, les activités industrielles qui approvisionnent des secteurs aussi stratégiques que l’énergie, l’hydraulique ou l’agriculture.
Un effort conséquent dans l’agriculture
Un effort tout aussi conséquent est attendu, durant les cinq prochaines années, dans l’agriculture où le taux de croissance moyen annuel a atteint les 13 % entre 2010 et 2013 avec la création de quelque 2,5 millions d’emplois. Dans son plan d’action, l’Exécutif prévoit de « mobiliser tous les moyens, financiers notamment » nécessaires à l’exécution des actions de développement agricole futures. L’amélioration des performances dans ce secteur vital est programmée au travers de mesures physiques comme l’augmentation des superficies irriguées ou la promotion de la mécanisation mais aussi par un « redéploiement administratif et territorial » des différentes institutions en charge des programmes de développement agricole.
Evaluer les ressources en hydrocarbures non conventionnelles
Dans le secteur de l’énergie, l’investissement sera « poursuivi » par un effort d’intensification de l’exploration en vue de renouveler les réserves et évaluer les ressources en hydrocarbures non conventionnelles dont le potentiel récupérables est considérable (30.000 milliards de m3 pour le gaz et 12 milliards de barils pour le pétrole). Les projections dans ce secteur indiquent un doublement de la capacité nationale de production d’électricité à l’horizon 2017, et une amélioration du réseau de transport d’électricité et de gaz. En appui à son programme quinquennal de développement économique et social, le gouvernement projette de préserver et d’étendre le gigantesque réseau d’infrastructures dont le pays s’est progressivement doté, notamment depuis le début du siècle.
Les grands projets d’infrastructures
Devraient être ainsi réalisées ou entamées, entre autres, l’autoroute des hauts plateaux, les pénétrantes autoroutières au programme, sept autres liaisons autoroutières d’un linéaire global de 663 km, le dédoublement de l’ensemble de la rocade ferroviaire nord ainsi qu’une multitude de grands et moyens projets dans les transports maritime et aérien ainsi que dans le secteur de l’eau. Outre tous ces projets économiques de réalisation, de modernisation ou de maintenance, le gouvernement programme, pour être complet, « la mise en oeuvre prochaine d’un programme de développement spécifique en faveur des wilayas du sud et des wilayas frontalières ».