Des centaines de policiers ont improvisé mardi une marche vers Alger à partir de la caserne d’El Hamiz. Ce mouvement sans précédent dans les rangs de la police nationale intervient 24 heures après celui de Ghardaia, qui e poursuit encore malgré les tentatives de conciliation entreprises par la DGSN.
Selon des témoins oculaires, près de 300 policiers avaient atteint le quartier Zerhouni Mokhtar – ex-Bananiers- et se dirigeaient vers le centre d’Alger, vraisemblablement vers le siège de la Direction Générale de la Surêté Nationale (DGSN), pour exprimer leur ras-le-bol à leur premier responsable, le général Abdelghani Hamel.
Ce mouvement intervient dans le sillage de la manifestation de lundi à Ghardaia, qui a vu des centaines d’éléments des unités anti-émeutes déferler vers le siège de la wilaya, où ils observent encore un sit-in de protestation contre leurs conditions. Selon un photographe de presse présent sur place, les policiers ont marché en silence et ont refusé de parler à la presse. « Nous irons devant le siège de la DGSN et si vous voulez en savoir plus, vous n’avez qu’à nous suivre, » a lancé l’un d’eux.
Les policiers ont scandé des slogans demandant le départ du général Hamel et un droit à constituer un syndicat pour porter leurs revendications.
Ce mouvement de protestation policière est la première expression de colère jamais manifestée en Algérie depuis l’indépendance. La protesta est partie lundi vers 3h00 du matin à Ghardaïa, où les hommes en bleu sont mobilisés depuis près d’une année pour apaiser la tension née des affrontements récurrents entre Châambis et Mozabites qui ont fait des morts et des dizaines de blessés parmi la population. Cette mobilisation semble avoir eu raison du moral des troupes de la DGSN qui ne voient pas d’issue à cette crise devant les échecs répétés des politiques pour ramener les deux communautés au calme et l’absence d’une décision forte du Président de la République, physiquement réduit par l’âge et les ennuis de santé.