Sixième vendredi de contestation contre le système politique en Algérie. Les manifestants ont rejeté la toute dernière proposition du pouvoir : l’article 102 de la Constitution proposé récemment par le chef de l’Etat-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah et qui prévoit la destitution du président de la République.
Une proposition qui n’arrange vraisemblablement pas les manifestants qui revendiquent un changement structurel du régime en place, a constaté Maghreb Emergent lors de la marche à Alger ce vendredi 29 mars.
Des slogans hostiles au chef de l’Etat-major de l’ANP ont été scandés et des pancartes contre le président du Sénat, Abdelkader Bensalah ont été levées.
Gaïd Salah pour avoir proposé l’application de l’article 102 de la Constitution et Bensalah parce qu’il est censé remplacer temporairement le président dans le cas où cet article était mis en application.
Les manifestants ont rejeté l’article 102, appelant au respect de l’article 7 de la Constitution qui stipule que « le peuple est la source de tout pouvoir ».
Les féministes huées !
Malgré l’unanimité sur la nécessité de changer le système, l’ambiance était quelque peu tendue par moment. Un groupe de militantes féministes a marché depuis le 02 rue Didouche Mourad à Alger. Mais les militantes ont été huées, insultées et se sont fait cracher dessus par des groupes de jeunes hommes qui leur avaient signifié que le meilleur endroit pour elles était la cuisine. D’autres jeunes ont demandé aux militantes de ranger leurs banderoles et d’arrêter de scander des slogans pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Pour eux, la manifestation d’aujourd’hui avait pour but de revendiquer le départ du régime et non de défendre les droits des femmes. Les féministes n’ont pas répondu à ces intimidations et ont continué leur marche.
Le portrait de Zéroual retiré
Les féministes ne sont pas les seules à avoir été rejetées, le portrait de l’ancien président algérien, Liamine Zéroual, qui dominait la place Audin a été retiré peu de temps après avoir été placé sur la façade d’un bâtiment. Des manifestants avaient hué et sifflé ce portrait exigeant son retrait.
En outre, La Coordination nationale des militaires à la retraite, a participé à la marche aujourd’hui. Les anciens militaires ont crié haut et fort « Gaïd dégage », « le peuple et l’armée sont des frères». Les figures de proue de ce mouvement tels que Amar El Biri étaient présents à la manifestation. Avec leurs collègues, ils ont tenu un rassemblement près de la grande poste.