« Si le président actuel devait être imposé pour un autre mandat en transgressant la Constitution, le pays entrera dans un cycle de décomposition de l’Etat lui-même », avertit Mouwatana.
Le Mouvement Mouwatana qui s’oppose à un éventuel 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, appelle les futurs candidats aux présidentielles de 2019 à se retirer des élections dans le cas où Bouteflika venait à présenter sa candidature.
Dans un communiqué rendu public ce mardi 22 janvier 2019, Mouwatana réitère son refus d’un cinquième mandat « mais s’il devait advenir, il se réserve le droit de faire appel aux citoyens pour exprimer leur refus de l’usurpation de leur souveraineté de façon claire et active ».
« Dans cet esprit, la délégation générale de Mouwatana espère que les candidats potentiels à la prochaine élection présidentielle refuseront de crédibiliser, par leur présence, un scrutin dont l’issue ne fera aucun doute, à l’instar des scrutins précédents », lit-on dans le communiqué.
D’autre part, le mouvement a relevé avec satisfaction « l’échec de la tentative de prolongation illégale et anticonstitutionnelle, d’un mandat, lui-même contestable et contesté dans sa légitimité ».
« La vacuité de la Présidence de la République est ainsi devenue une évidence pour tous. Les négociations menées en dehors de tout cadre légal pour entraîner le pays vers l’aventure du report des élections, ont démontré à ceux qui avaient encore un doute, que le régime actuel n’est intéressé que par son propre maintien au détriment du pays », souligne le même document.
« Si le président actuel devait être imposé pour un autre mandat en transgressant la Constitution, le pays entrera dans un cycle de décomposition de l’Etat lui-même », poursuit Mouwatana.
Enfin le Mouvement Mouwatana avertit que « les échecs sans appel de l’actuel régime, dans la gestion politique, économique et sociale feront le lit d’une révolte populaire dont les conséquences pourraient être dévastatrices si un changement significatif et un nouvel espoir ne sont pas à l’ordre du jour ».
Rappelons que le scénario du retrait des candidats à la présidentielle s’est déjà produit en Algérie. Lors de l’élection présidentielle qui a conduit Bouteflika à la magistrature suprême en 1999, les six candidats se sont retirés en publiant un texte le 14 avril 1999 dans lequel ils avaient mis en avant des risques de fraudes.