Algérie-Nabni relance l'idée du «delivery unit» (audio) - Maghreb Emergent

Algérie-Nabni relance l’idée du «delivery unit» (audio)

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Le think tank Nabni a choisi l’antenne et les locaux de radio M pour présenter son nouveau plan 2016-2018, intitulé «dix chantiers d’urgence pour éviter l’iceberg». Pour mettre en œuvre ces réformes, le collectif a exposé un nouveau concept né en Grande-Bretagne et qui a depuis fait florès dans plusieurs coins du globe : le «delivery unit». 

 


«Nous avons une dernière fenêtre d’opportunité, ne la gâchons pas !» Tel était le leitmotiv du collectif Nabni qui avait choisi Maghreb Emergent et Radio M pour proposer son nouveau plan de réformes dans le but de faire face au contre-choc pétrolier. Arrêter le gaspillage, Booster l’action publique, Démarrer et Accélérer les réformes (ABDA) tels sont les mots clés du programme prôné par le think tank. Pour cela, Nabni a affiné son plan à 10 réformes après avoir pris en compte les commentaires d’une vingtaine d’experts. Dans ce rapport, le laboratoire d’idées alerte en préambule qu’au «rythme actuel, le Fonds de Régulation des Recettes s’épuiserait en 2017 et les réserves de change en 2020». Ce qui entrainerait une catastrophe similaire à ce qu’a connu l’Algérie en 1986. Le temps est désormais compté pour faire face à cette situation, d’autant plus que selon Abdelkrim Boudra, porte parole du groupe Nabni: «Nous ne réagissons pas à la hauteur du problème. Il y a une vraie crise à court terme et une baisse des revenus importante mais le vrai problème est structurel». La question de la mise en œuvre des réformes a également retenu l’attention des membres du collectif. Abdelkrim Boudra observe en effet que «nos institution ont un sérieux problème de conduite de réformes». Pour remédier à ce problème Saddek Fenardji, membre de Nabni et cadre dirigeant d’une PME internationale a présenté le «delivery unit», un moyen pour les «équipes gouvernementales de soutenir la planification et l’élaboration des politiques publiques et d’en faire la promotion plutôt que de concentrer leurs ressources et moyens à la mise en œuvre des réformes». Ce procédé permet de gagner en efficacité dans l’atteinte des objectifs d’une action publique en créant une petite administration d’experts qui planifie et supervise la mise en œuvre d’une réforme.

La proposition d’une «delivery unit à l’Algérienne» 

Créé à l’origine en 2001 par le gouvernement britannique de Tony Blair, le «delivery unit» a permis au Premier-ministre anglais de récolter des résultats spectaculaires notamment en matière de santé publique ou encore de transports en commun. Le collectif relève ainsi que «la PMDU (l’organisme mettant en oeuvre le programme en question) a notamment pour mission d’identifier les blocages, difficultés d’exécution et apporter son support aux Ministères». Le même modèle a été transposé de manière peut-être plus efficace en Malaisie. Dans ce pays «cette courroie de transmission» dans la mise en œuvre des réformes a permis de faire baisser la criminalité de 35%, de réduire la corruption ou d’augmenter le revenu moyens des foyers. Depuis, la success story malaisienne s’est exportée à l’international en organisant des conférences auxquelles assistaient les représentants de plusieurs gouvernements africains et asiatiques. Ce n’est donc pas un hasard si le fraichement élu Premier-Ministre du Canada, Justin Trudeau, a affirmé vouloir réaliser son programme intitulé «Hope» grâce aux «delivery units». L’idée d’appliquer ce concept à l’Algérie est séduisante, Saddek Senardji en propose les bases. Selon Nabni, il faudrait «se rapprocher du réseau Global Network of Delivery Leaders pour bénéficier d’expertises et de retours d’expérience ou comme l’a fait la Tanzanie, de solliciter l’aide de la Malaisie». La mise en place du «Delivery Unit» devrait être soumises à trois conditions selon le collectif: l’identification des priorités nationale dans les domaines de services publics clés, il doit relever directement du Président de la République et doit être composée d’un nombre limité (10 à 15 personnes) de professionnels par unité. Elément important selon Saddek Fernadji, ces experts, recrutés dans la fonction publique et le secteur privé, ne devraient pas avoir de contrats excédants 3 ans.

 

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