Au huitième vendredi des manifestations, la journée avait bien commencé, à Alger, même si la police avait tenté de déloger dès 10H du matin, les premiers groupes de manifestants qui s’étaient rassemblés à la Grande poste.
Les policiers ont, en effet, fini par céder le terrain aux manifestants qui devenaient de plus en plus nombreux. Les problèmes ont commencé réellement à partir de 15h30, à la place Audin, lorsque de jeunes manifestants ont essayé de marcher en direction du boulevard Mohamed V bloqué par les policiers pour empêcher les marcheurs d’atteindre la présidence à El Mouradia. Les jeunes ont tenté de forcer le passage, ce qui a poussé les policiers à utiliser des canons à eau pour les disperser. « Ajoutez nous du champoing », scandaient alors les jeunes manifestants. Mais ce moment de légèreté ne dura pas longtemps. Subitement la police a commencé à tirer des bombes lacrymogènes au milieu de la place occupée pourtant par des familles. Un dangereux mouvement de foule s’est produit et plusieurs personnes ont été blessées.
Des bombes lacrymogènes sont parvenues jusqu’à l’intérieur du tunnel des facultés où se trouvaient des centaines de personnes. Un nouveau mouvement de foule se produit au tunnel et plusieurs blessés sont enregistrés. De nombreuses autres ont eu des malaises à cause du gaz lacrymogène.
Les affrontements entre manifestants et policiers ont durés près d’une heure, avant que les policiers ne se retirent vers Telemly. Les manifestants ont occupé la Place Audin, mais pas pour longtemps puisque les forces de l’ordre sont revenues de deux cotés, Boulevard Mohamed V et Tunnel des facultés. Un torrent de bombes lacrymogènes a inondé Place Audin et les ruelles qui l’entourent.
Les jeunes manifestants ont riposté à coups de pierres. Les plus âgés des manifestants, les mains en l’air et criant « Silmya » (pacifique), ont ensuite appelé au calme demandant aux forces de l’ordre de céder
La foule a été repoussée vers la Grande poste. Vers 18H la DGSN a fait appelle à son unité, Groupement des opérations spéciales de la police (GOSP) qui n’ont pas eu à intervenir, puisque les manifestants quittaient paisiblement la Grande poste. 20H Retour au calme partial.