Le nombre de condamnations à mort à baissé d’une manière considérable en Algérie au cours de l’année 2018, indique Amnesty International dans son rapport mondial sur la peine de mort en 2018, publié ce mercredi. « Nous observons une nette tendance à la baisse des condamnations à mort durant ces dernières années en Algérie », note le document.
« En 2018, cette baisse de condamnations à mort s’est nettement affirmée, nous avons noté une seule condamnation à mort, soit le chiffre le plus faible enregistré depuis au moins dix ans. 27 personnes avaient été condamnées à mort en 2017, contre 50 en 2016 et 62 en 2015 » a déclaré Hassina Oussedik Oussedik, Directrice d’Amnesty International Algérie.
Dans le monde, le nombre d’exécutions a chuté de près d’un tiers, atteignant le chiffre le plus faible enregistré depuis au moins une décennie. Il est passé d’au moins 993 en 2017 à au moins 690 en 2018. En Iran, le nombre d’exécutions a chuté de 50 %. L’Irak, le Pakistan et la Somalie présentent également une baisse sensible du nombre d’exécutions, souligne le document.
Le nombre de condamnations à mort recensées dans le monde entier en 2018, 2 531, est légèrement en baisse par rapport au total enregistré en 2017, qui était de 2 591.
Amnesty International reste, cependant, préoccupée par la forte hausse du nombre de condamnations à mort prononcées dans certains pays au cours de l’année. « En Irak, ce nombre a quadruplé, passant d’au moins 65 en 2017 à au moins 271 en 2018. En Égypte, le nombre de condamnations à mort a augmenté de plus de 75 %, passant d’au moins 402 en 2017 à au moins 717 en 2018 ».
La publication de ce rapport est l’occasion pour Amnesty Algérie pour renouveler son appel aux autorités algériennes pour qu’elle aboli la peine de son code pénal. « L’Algérie est l’un des pays parrains de la résolution des Nations-Unies appelant à l’instauration d’un moratoire universel sur les exécutions. A ce titre, nous appelons les autorités à abolir définitivement cette peine inhumaine, discriminatoire, injuste et inefficace » a déclaré Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty International Algérie.
Pour rappel, la dernière exécution en Algérie remonte au 1993. Elle concerne les impliqués dans l’attentat à la bombe qui a ciblé l’aéroport international Houari Boumedienne en aout 1992 et qui a fait au moins 8 morts.
Globalement, les statistiques pour l’année 2018 montrent que la peine de mort est résolument en recul, et que des mesures concrètes sont prises partout dans le monde pour mettre fin à ce châtiment cruel et inhumain.
D’après la même source, à la fin de l’année 2018, 106 pays avaient aboli la peine de mort dans leur législation pour tous les crimes, et 142 étaient abolitionnistes en droit ou en pratique.