Sa « fuite » vers la Tunisie a choqué dans le milieu du FCE où l’agenda de l’ancien président semblait prévoir une stratégie de défense en Algérie.
Le P-DG de l’ETRHB, Ali Haddad interpellé en fin de nuit au poste-frontière d’Oum Tebboul, aurait décidé de hâter son départ d’Algérie en fin d’après-midi ce samedi 30 mars. La publication du communiqué menaçant du ministère de la Défense ciblant implicitement l’entourage du président Bouteflika aurait poussé l’homme d’affaires le plus influent de l’ère de Bouteflika, à prendre précipitamment la route vers la Tunisie samedi soir.
Ce sont des sources proches du FCE qui ont expliqué ce dimanche qu’il n’était pas dans les plans de Ali Haddad de se « sauver d’Algérie » 24 heures après avoir annoncé qu’il démissionnait de ses fonctions de président du Forum des Chef d’Entreprise.
Les mêmes sources affirment que Ali Haddad avait des garanties de ses amis de la famille Bouteflika que la sortie du territoire nationale était possible par ce poste frontalier d’Oum Tebboul qui fait rentrer en Tunisie par Tabaraka. C’est cette même filière qui a été utilisée par le journaliste et ex-lanceur d’alerte Abdou Semmar, il y a deux mois pour quitter l’Algérie vers la Tunisie alors qu’il était frappé par une mesure d’interdiction de sortie du territoire nationale sans retrait de passeport, après sa détention en octobre-novembre derniers.
Poursuites administratives ou judiciaires ?
L’ex-président du Forum des Chefs d’entreprise (FCE), Ali Haddad, a été empêché, il y a deux semaines, de sortir du territoire algérien à l’aéroport international d’Alger, selon des sources internes concordantes, de la PAF et de la Société de Gestion des Services et Infrastructures Aéroportuaires d’Alger (SGSIA). Cette interdiction de sortie de territoire n’était pas accompagnée par un retrait de son passeport.
Ce serait, selon une source judiciaire, le fait d’une mesure conservatoire liée à un contentieux avec le service des impôts. Il n’est donc pas exclu que la garde à vue de Ali Haddad débouche sur une remise en liberté en attendant que l’information judiciaire apporte les éléments à charge en vue d’une détention préventive. L’autre motif qui pourrait envoyer immédiatement l’ancien homme fort du FCE, en prison serait une importante infraction à la législation des changes. Une somme importante de devises aurait été saisie sur lui cette nuit à Oum Tebboul, rapporte une source proche des douanes, mais sans qu’aucun élément tangible ne permette de le corroborer.