Une étude réalisée par un agronome algérien plaide pour l’intégration de la culture de la betterave sucrière parmi les cultures stratégiques dans les régions du Sud, en tant que segment créateur de richesse hors-hydrocarbures.
Ahmed Allali, chercheur en agronomie-saharienne a appelé, à travers sa supervision de ce type cultural industriel au niveau d’une ferme pilote à Hobba, commune de Reguiba (wilaya d’El-Oued), à mener une réflexion « sérieuse » sur cette perspective d’intégration, au regard des résultats techniques « probants » obtenus depuis 2015 de la culture de la betterave sucrière dans le Sud, une région qui offre des conditions naturelles favorables, aux plans climatiques et hydro-édaphiques.
Plusieurs expériences sont menées sur le développement de diverses cultures stratégiques au Sud du pays, à travers la mobilisation de moyens techniques et de centres de recherches et laboratoires, à la faveur de la stratégie prospective de l’Etat impliquant l’encadrement scientifique dans le développement des segments culturaux à même de garantir des ressources supplémentaires à l’économie nationale, selon ce chercheur.
Pour M. Allali, le développement de la culture de la betterave sucrière doit revêtir, en cette conjoncture, toute l’importance voulue, à la lumière de l’intérêt qui lui a été accordée par les pouvoirs publics en tant que créneau susceptible de contribuer à mettre un terme à l’importation de sucre, dont la facture s’est élevée l’an dernier à plus de 726 millions Us-Dollars, d’après les données officielles de la direction des études et de la prospection des Douanes algériennes.
Pour étayer sa thèse, ce chercheur a expliqué que « la culture d’une surface de 80.000 ha en betterave sucrière peut donner une récolte de 1,5 million de tonnes de sucre, avec un rendement de 1.000 quintaux à l’hectare, et contribuera par conséquent à la réalisation de l’autosuffisance en la matière ».
L’expérience de la culture de la betterave sucrière a donné des résultats concluants sur des sols à haute teneur en sel, soit 7 Gr/L, ajoutant que sa forte consommation d’eau n’est pas de fondement scientifique.
« Cette culture industrielle de la betterave sucrière nécessite, tout comme l’ail et l’oignon par exemple, une quantité de 10.000m3 par hectare, avec un système d’irrigation de goutte-à-goutte », a expliqué M. Allali, en signalant que « sa culture, développée avec cette quantité d’eau, peut donner aussi, comme résidus fourragers, plus de 200 bottes/ha, ayant une même valeur nutritive que 200 bottes de luzerne développée sur un hectare irrigué avec près de 2.000 M3 ».
La culture de la betterave sucrière gagne du terrain dans la wilaya d’El-Oued, ou des expériences similaires sont menées dans 15 régions agricoles, s’ajoutant aux opérations de même type entreprises dans d’autres wilayas du Sud du pays.