Les appels à la libération du journaliste, directeur et fondateur de Radio M et de Maghreb Émergent, se sont multipliés depuis son arrestation la nuit du 23 décembre et la mise sous scellés des deux médias le jour d’après. La pétition, lancée le 25 décembre, intitulée » Non à la mise au pas de la presse libre ! Libérez Ihsane El Kadi ! « , a recueilli 2000 signatures, malgré le contexte des fêtes de fin d’année.
« L’arrestation de Journaliste El Kadi Ihsane et cette mise sous scellés sont la parfaite expression d’une mise au pas totalitaire dangereuse. Nous exprimons ici notre profonde inquiétude face à cette répression arbitraire qui met en péril les derniers acquis des luttes démocratiques », indiquent les signataires.
La pétition a été signée par des personnalités nationales et internationales, dont des intellectuels, des universitaires, des journalistes, des personnalités politiques, des militantes et militants pour les droits humains et même des artistes.
Parmi ces personnalités, des figures du Maghreb, du monde arabe et du reste du monde. On retrouve l’historien algérien Mohamed Harbi, Louisette Ighilahriz, grande dame de la guerre de libération, Pierre Audin, fils de Maurice Audin, Noureddine Malikchi, physicien atomique à la NASA, le philosophe français Étienne Balibar, les sociologues Houari Addi et Nacer Djabi, Olivier Piot, grand reporter Afrique et directeur de Médias & Démocratie ( organisation de formation des journalistes africains), ainsi qu’Edwy Plennel, journaliste et fondateur de Mediapart et tant d’autres.
On retrouve également, parmi les signataires, des Organisations de défense des droits humains, et de la liberté de la presse nationales et internationale.
Toutes ces personnalités ont exigé » la libération immédiate de journaliste El Kadi Ihsane, la levée des scellés des bureaux des deux titres, Radio M et Maghreb Emergent, Et que cessent les intimidations, le harcèlement et la criminalisation du métier de journaliste et de toutes les autres formes d’expression dans la société, tel que le prévoit et le garantit la constitution ».
Une onde de choc médiatique !
L’arrestation d’Ihsane El Kadi et la mise sous scellés des locaux de Radio M et de Maghreb Émergent ont provoqué une onde de choc, notamment dans le monde de la presse internationale. Plusieurs médias ont dénoncé » la fermeture du dernier espace de la liberté d’expression ».
Le site d’information algérien Twala.info, le réseau des médias indépendant du monde arabe : Orient XXI, Madamasr, Babalmed, et Nawaat, ont publié des communiqués dénonçant l’arrestation du journaliste Ihsane El Kadi et la fermeture des locaux des deux médias.
Le dernier en date, l’éditorial du quotidien Le Monde, publié ce lundi 2 janvier, intitulé « La récente arrestation du journaliste Ihsane El Kadi illustre une fuite en avant répressive du pouvoir, désastreuse pour l’image de l’Algérie. »
Ihsane El Kadi est en détention préventive depuis jeudi 29 décembre après cinq jours de détention au centre de la sécurité intérieure (DGSI). Il est accusé de « financement étranger et intérieur », de ses deux médias, sur la base des articles 95, et 96 du code pénal.
Les signatures de la pétition sont toujours ouvertes sur le lien suivant : Formulaire de signature
Yamina Baïr
