Chez Apple, l’innovation technologique poursuit son évolution ascendante. Le géant de l’informatique professionnel et grand public vient de lancer, aux Etats-Unis et en Grande Bretagne, une version cellulaire de l’iPad Air 2 extrêmement surprenante. La nouvelle tablette est équipée d’une carte SIM data partiellement virtualisée. Décidément, la firme américaine est toujours égale à elle-même, elle cache sa révolution dans les détails, puisque durant la cérémonie du lancement, le patron d’Apple Tim Cook est resté silencieux sur cette « bombe » qui a fait chuter de 10% l’action de Gemalto, numéro 1 mondial de la carte SIM, à la bourse de Paris. En effet, le fait de remplacer le slot de la nano SIM traditionnelle par un ensemble de fonctions logicielles » maison », insérées dans la carte mère de la tablette, veut dire que le groupe de Cupertino a décidé de changer radicalement la relation entre les opérateurs mobiles et leurs usagers. La nouvelle « Apple Data SIM » permettra aux mobinautes amateurs des navigations sur le Net hors Wi-Fi, d’activer à distance, en quelques secondes et sans aucun engagement, des abonnements « à volonté » auprès des opérateurs partenaires américains et britanniques, au lieu de commander une carte SIM traditionnelle.
Plus besoin donc de changer de carte à puce à chaque souscription à l’achat d’un nouveau forfait. Il suffit à l’utilisateur d’ouvrir l’onglet « paramètres du téléphone » et de sélectionner l’offre data d’un des opérateurs proposés. A travers cette annonce, le géant à la pomme a décidé d’entamer une nouvelle stratégie dans l’identification de l’utilisateur du terminal en vue de disqualifier les opérateurs télécoms du rôle du contrôle des identités des abonnés. La carte SIM Apple ouvrira de nouvelles voies commerciales à la firme américaine qui vont muter le statut d’un opérateur mobile à un simple pourvoyeur de réseau. Apple, qui détient déjà le numéro de carte bancaire de plus de 800 millions de clients dans le monde, gérera totalement la légalité de tout service data issu de l’utilisation de ses terminaux pour accéder à Internet. C’est la compagnie qui va gérer tous les paiements, contrôler la connexion aux réseaux télécoms, via l’identifiant Apple et sa SIM, et héberger dans le futur la monnaie électronique. Cette avancée, une fois généralisée à l’iPhone, va nous pousser à se poser des questions autour de l’avenir du modèle économique de l’opérateur mobile, du paysage de la téléphonie mobile et surtout de celui des fabricants des cartes à puce. Apple va-t-il tuer Gemalto ?