Les cours de l’or noir retrouvent des couleurs en ce week-end, après avoir cédé pratiquement 3 dollars en deux jours, à cause des tergiversations autour de la réunion avortée des membres de l’Opep et leurs alliés de l’Opep+.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre traduit bien ce retour à la tendance haussière des prix. Il affiche 75.59 dollars (9H30 GMT), en hausse de 1,98%. Le West Texas (WTI) a atteint quant à lui 74.63 dollars, avec une hausse de 2,32%, à l’heure de référence.
Cette confiance recouvrée par les marchés est en partie due à la baisse des stocks américains. Les stocks de brut ont plongé de 6,9 millions de barils (MB), à 445,5 MB, pour la semaine close le 2 juillet, selon le rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA).
Mais si cette preuve d’une forte demande du premier consommateur mondial de pétrole a un peu consolé les investisseurs, l’or noir reste parti pour enregistrer sa première baisse hebdomadaire depuis fin mai (-1,8% pour le Brent comme pour le WTI).
Le marché est affecté “par la crainte que les grands producteurs pompent au-dessus de leurs quotas en raison des problèmes qui plombent l’Opep+”, explique Sukrit Vijayakar, analyste chez Trifecta Consultants.
Du côté des cartels, et même si Abou Dhabi voulait montrer ses muscles face à Ryiad et Moscou, le report sine die de la réunion qui devait se tenir la semaine dernière, risque de cristalliser certaines tensions au sein des relations entre les deux alliés de la péninsule arabique, autour de la prorogation de l’accord entériné en mai 2021, prévoyant l’augmentation la production, au-delà de sa date d’échéance, c’est à dire avril 2022.
« Les Émirats arabes unis soutiennent que tout accord devant être conclu pour une durée allant au-delà d’avril 2022 devrait être négocié à des conditions différentes, en particulier sur une base de production plus élevée pour eux, explique Carole Nakhlé, fondatrice et PDG de Crystol Energy. En revanche, les Saoudiens veulent prolonger l’accord jusqu’en avril 2023, arguant que la raison qui a conduit à l’accord d’avril 2020 était le Covid-19 qui continue de prospérer avec un impact menaçant sur la demande de pétrole ».