Attentat à Gaziantep: Erdogan soupçonne l’«Etat islamique» - Maghreb Emergent

Attentat à Gaziantep: Erdogan soupçonne l’«Etat islamique»

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Le groupe terroriste ‘’Etat islamique’’(EI) serait derrière l’attentat qui a fait 50 morts et une centaine de blessés lors un mariage samedi à Gaziantep, ville du sud de la Turquie proche de la frontière syrienne, a estimé dimanche dans un communiqué, le président Recep Tayyip Erdogan.

 

Il est  “probable” que le groupe Etat islamique soit l’auteur de l’attaque, écrit le président turc, qui dit ne faire “aucune différence” entre l’EI, “probable auteur de l’attentat de Gaziantep”, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le prédicateur en exil Fethullah Gülen, qu’il accuse d’avoir ourdi le coup d’Etat raté du 15 juillet.
“Notre pays, notre nation ne peuvent que réitérer un seul et même message à ceux qui nous attaquent: vous échouerez!”, souligne le président Erdogan, affirmant l’attentat avait pour objectif de semer la division entre les différents groupes ethniques vivant en Turquie.

Selon un dernier bilan établi par le gouverneur de la province Ali Yerlikaya, l’attentat à la bombe a couté la vie à 50 personnes et blessé une centaine d’autres durant une cérémonie de mariage dans un quartier du centre de Gaziantep à forte concentration kurde située dans le sud-est de la Turquie.

L’attentat est survenu à 22h50 heure locale, selon les autorités. De nombreux Kurdes qui participaient au mariage ont perdu la vie, dont un grand nombre de femmes et d’enfants.

Après l’attaque, des personnes ont manifesté leur colère sur place, brandissant le drapeau turc et criant «Le pays ne peut pas être divisé». D’autres ont tenté de leur arracher leurs drapeaux et la police a tiré en l’air pour les disperser. Comme pour chaque attentat majeur, les autorités turques ont interdit la diffusion d’images en direct par les télévisions et réseaux sociaux. 
Le vice-Premier ministre Mehmet Sismek, également député de Gaziantep, a jugé “barbare d’attaquer un mariage”. “L’objectif de la terreur est d’effrayer les gens, mais nous n’accepterons pas cela”, a-t-il dit à la télévision. Il a lui aussi évoqué la possibilité d’un attentat-suicide.

Attentat au moment où la Turquie annonce vouloir jouer un rôle plus actif en Syrie

Le fait de cibler une ville à forte concentration kurde, renforçait l’hypothèse d’un attentat perpétré par l’EI qui considère Kurdes comme des ennemis, car en Syrie voisine, les milices kurdes affrontent en effet les membres de l’EI.
Gaziantep est à seulement quelques kilomètres d’Alep en Syrie, où les combats font rage entre les rebelles démocrates et islamistes, et l’armée loyaliste  de Bachar el Assad. La ville abrite un grand nombre de réfugiés syriens, d’opposants politiques au président turc Erdogan (AKP) dont des rebelles kurdes de la guérilla du PKK, mais aussi des djihadistes.  

La Turquie est secouée depuis plus d’un an par une série d’attentats très meurtriers attribués à l’EI ou au PKK, notamment à Ankara et à Istanbul – visée fin juin à l’aéroport Atatürk.
L’explosion de Gaziantep survient alors que le Premier ministre Binali Yildirim a annoncé en matinée que la Turquie souhaitait jouer un rôle “plus actif” dans la solution de la crise en Syrie afin de “faire cesser le bain de sang”.
“Que nous l’aimions ou pas, (le président syrien Bachar al-ssad) est aujourd’hui l’un des acteurs” de la guerre dans ce pays et il est possible de “lui parler pour la transition”, a dit M. Yildirim, tout en excluant que ce soit la Turquie qui le fasse.
“Nous pensons que le PKK, Daech et Assad ne devraient pas faire partie de l’avenir de la Syrie”, a-t-il dit, ajoutant que la Turquie, l’Iran, la Russie et les Etats-Unis devaient oeuvrer ensemble à une solution.
Ces propos interviennent alors qu’Ankara s’est réconcilié avec la Russie et a accéléré ses contacts avec l’Iran, avec un échange de visites des chefs des diplomaties turque et iranienne en l’espace d’une seule semaine. La Russie comme l’Iran soutiennent activement le président syrien Bachar al-Assad, contrairement à la Turquie qui soutient les rebelles.

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